Si Apple a publié mercredi dernier des résultats satisfaisants pour le deuxième trimestre de l'exercice fiscal en cours, il s'est bien gardé de faire le point sur sa masse salariale. Et pour cause : le constructeur a supprimé 10% des effectifs au cours du premier trimestre de l'année, soit 1 600 postes. En commentant les résultats « historiques » du premier trimestre - clos le 31 décembre 2008 -, Steve Job s'est contenté de préciser qu'il s'agissait « du meilleur trimestre de l'histoire d'Apple, dépassant pour la première fois le cap des 10 Md$ de revenu », sans mentionner que les effectifs de la société étaient passés de 15 600 à 14 000 salariés durant cette période, un chiffre qu'on retrouve dans un rapport envoyé le 28 mars 2009 par Apple à la SEC (Securities and exchange commission, un organisme chargé de surveiller la bourse américaine). Ce sont les CDI de salariés travaillant dans les points de vente Apple qui sont affectés par ces coupes. Les Apple Stores sont en effet moins rentables d'année en année : au cours du deuxième trimestre 2008, un de point de vente générait en moyenne 8,5 M$ de chiffre d'affaires contre 7 M$ un an plus tard, soit une baisse de 17%. La rentabilité par salarié a, quant à elle, chuté de 37%. Face à une marge qui s'érode, Apple, qui chérit fortement la vente au détail malgré les frais de location, de construction et d'entretien, n'a nullement l'intention de les fermer. Deux solutions s'imposent donc : couper dans la masse salariale et ralentir le rythme d'ouverture des magasins. D'ailleurs Apple n'a ouvert qu'un seul point de vente au cours du deuxième trimestre 2009 et quatre au trimestre précédent, alors que Peter Oppenheimer, directeur financier d'Apple, annonçait en début d'année que 25 nouveaux magasins ouvriraient leurs portes au cours de l'exercice 2009, dont la moitié hors des Etats-Unis. Un objectif déjà deux fois inférieur aux chiffres enregistrés en 2008 (50 Apple Stores, dont un toujours en cours de construction en France) et qui semble désormais utopique.