Le Raspberry Pi 3 peut être utilisé comme un PC ou comme une carte pour piloter les objets connectés. Si cette 3ème génération suscite un vif intérêt, comme la carte mère qui l’a prédécée, certaines fonctionnalités lui font encore défaut. Mais pour Eben Upton, le fondateur et CEO de Raspberry, l’équation était simple : il fallait choisir des technologies qui permettaient de faire évoluer la carte sans modifier son prix de 35 dollars. Il a donc opté pour un processeur ARM 64 bits plus rapide et des fonctions sans fil qui donnent au Raspberry Pi 3 les attributs d’un PC. Ces apports étendent aussi les possibilités de la carte pour développer de nouveaux appareils. D'autres caractéristiques ont été laissées de côté. Mais le CEO ne s’avoue pas vaincu : si une nouvelle technologie est disponible à un coût raisonnable, il l’ajoutera aux prochaines versions du Raspberry Pi. « Nous prendrons tout ce que nous pourrons », assure Eben Upton.

Voilà cinq éléments qui auraient pu faire du Pi 3 un meilleur ordinateur, mais qui n’ont pu être ajoutés, notamment pour des raisons de coût et de compatibilité. Mais, ils pourraient très bien figurer dans les prochaines versions de la carte.

1 - Plus de RAM

Le Raspberry Pi fonctionne comme un PC d'entrée de gamme. Il peut faire tourner des applications de productivité et de navigation web. Mais, avec 1 Go de RAM, les limites sont vite atteintes. Certaines applications sont très gourmandes en mémoire et le Pi 3 ne dispose pas des ressources nécessaires pour en exécuter plusieurs simultanément. La plupart des ordinateurs actuels ont un minimum de 4 Go de RAM.

2 - L’USB 3.0

Les ports USB 2.0 du Pi 3 sont obsolètes. L'USB 3.0, plus rapide, est devenu la norme. Il permet de copier rapidement ses fichiers sur des disques de stockage externes. Mais les ports USB 3.0 coûtent trop cher pour équiper un Raspberry Pi 3 à 35 dollars. Les ports USB 2.0 sont suffisants pour connecter une souris, un clavier et d'autres périphériques qui permettent d’utiliser le Raspberry Pi 3 comme un PC. La carte dispose également d'un port HDMI pour connecter un écran et d’un slot micro-SD.

3 - Un autre GPU

Le cœur graphique du Raspberry Pi commence à dater et une mise à jour du GPU aurait permis d’offrir une carte plus adaptée pour le jeu. Le processeur graphique BroadCom VideoCore IV 3D peut exécuter de la vidéo 1080p à 60 images par seconde et il permet de lancer des jeux OpenGL. Mais le GPU n’est pas compatible avec Vulkan, une nouvelle API qui permet de faire tourner de superbes jeux Linux sur PC et sur mobiles. Raspberry pourrait être tenté de passer au GPU ARM Mali compatible Vulkan, mais Broadcom a beaucoup investi dans les CPU et GPU de la carte et devrait pouvoir ajouter le support pour Vulkan. Eben Upton a déclaré que l’amélioration des capacités graphiques de la carte était en tête de ses priorités.

4 - ZigBee

Grâce à l’ajout du Wi-Fi b/g/n et du Bluetooth, le Pi 3 peut servir à développer des applications domotiques intelligentes en tirant parti des communications sans fil. Mais le Pi 3 n’a pas été doté de la technologie sans fil ZigBee, très répandue dans la domotique et l’Internet des objets. ZigBee est également compatible avec le protocole Thread soutenu par Google. Cette technologie sans fil aurait pu être intégrée au Pi 3 sans incidence sur le prix de la carte, mais le CEO pense que le Bluetooth est l'avenir des communications sans fil à courte portée.

5 - Windows 10

Les cartes Raspberry Pi peuvent faire tourner Windows 10 IoT Core, une version allégée de l'OS pour les appareils embarqués. Mais si le Pi 3 a la prétention de remplacer un PC, pourquoi dans ce cas ne pas lui permettre de tourner avec une version normale de Windows 10 ? Il y avait deux problèmes : d’abord, la version complète de Windows 10 ne peut tourner qu’avec des puces x86. Et Windows 10 Mobile - qui peut tourner comme un OS desktop quand il est connecté à un écran plus grand - fonctionne exclusivement sur des puces ARM de Qualcomm. Or le Pi 3 a été équipé d'un processeur ARM 64-bit de Broadcom.