De plus, beaucoup de dérives sont possibles. Il faut être capable de maîtriser ces outils de communication, pour éviter que les échanges de bons procédés ne deviennent rapidement des conversations d'ordre privé ou pire, du commérage sur les instances de direction. Malgré la tendance actuelle, ces nouvelles technologies de l'information et de la communication ne sont pas uniquement initiées par le top management, mais aussi par la génération Y, c'est-à-dire les jeunes diplômés et les juniors, qui veulent importer dans l'entreprise les outils dont ils disposent à domicile. « Cette population a tout de même fait de Facebook le 4ème pays du monde » s'exclame Laetitia Riveron, « mais la frontière est floue entre le privé et le professionnel ». Pour ne pas dériver, elle recommande de ne pas être trop ambitieux, de commencer petit, et de faire évoluer progressivement le réseau social interne. Faire échanger les collaborateurs, les inciter à partager peut être source de création de valeur pour l'entreprise. Les projets d'innovation sont généralement élaborés suite à un brainstorming. Pourquoi ne pas appliquer ce principe à toute l'entreprise ?

Les salariés, première source d'innovation chez Generali

Xavier Boileau, Directeur Etudes Systèmes Commerciaux et Architecture SI chez l'assureur Generali, le deuxième assureur en France, insiste sur le fait que pour créer de l'innovation, il faut mettre en place un certain nombre de conditions. Il explique que l'entreprise doit « dynamiser la gestion d'idée, systématiser l'exploration et stimuler la participation des collaborateurs pour ensuite transformer les idées en projets possibles ». Il ajoute que « L'innovation doit se faire en réseau. » L'assureur Generali a appliqué ce principe. Le groupe a choisi de miser sur les dimensions sociales, environnementales, ainsi que sur la mobilité. Il a sélectionné des volontaires, que Xavier Boileau appelle communément des « explorateurs », chargés de réfléchir au mode d'amélioration de ces trois « territoires ». Ce processus se fait par brainstorming, via les réseaux sociaux.

Il distingue ensuite les « sherpas », c'est-à-dire les directions informatiques et marketing, qui agissent en tant que fonction support des explorateurs, et les relais, composés des directeurs métiers. C'est le comité des sages. Ils sont désignés pour filtrer les projets. Un laboratoire, le TechLab, est mis à disposition de ces personnes pour effectuer des démonstrations, tester des outils ou encore des maquettes. Pour Xavier Boileau, « l'innovation est un état d'esprit. Il faut lui créer un terrain favorable, laisser du temps au volontaires pour faire leurs recherches, et surtout accepter les risques ».