Adobe a entamé hier sa série de conférences utilisateurs Adobe Max à San Francisco en lançant une bêta publique de CoCoMo, une offre de services applicatifs en ligne apportant des fonctionnalités de collaboration à ajouter aux applications développées avec Flex. La technologie avait déjà été évoquée lors d'Adobe Max 2007, comme une extension de la plateforme Connect. Flex est la technologie proposée par Adobe pour bâtir des applications métier en ligne dont l'interface tourne sur le Player Flash. CoCoMo propose de son côté des services collaboratifs, de type voix sur IP, visioconférence, partage de fichiers, tableau blanc, etc. Directeur technique d'Adobe, Kevin Lynch a expliqué que cette offre entrait dans la stratégie d'Adobe visant à mêler les développements sur les postes clients et les offres applicatives en ligne, disponibles dans les nuages ('cloud computing'). « Pour nous, il devrait y avoir un équilibre entre les deux, a-t-il dit. Pas totalement sur le client, et pas totalement dans le cloud. » Un discours tenu également par le grand adversaire d'Adobe, Microsoft, qui tente d'imposer sa propre technologie de client riche Silverlight. Microsoft appelle cela le S+S, pour software plus services. Un premier cas d'utilisation Kevin Lynch a présenté un cas d'application de CoCoMo : la startup Acesis, qui a eu accès à une bêta privée, a réalisé une application permettant à des médecins répartis sur plusieurs sites distants de discuter du cas d'un patient, en partageant son dossier médical et en recourant à de la VoIP et de la visioconférence. Adobe n'a pas voulu donner de précisions sur la date de sortie ou la tarification de CoCoMo. « Je pense que vous verrez cela en 2009, a indiqué Kevin Lynch lors d'une conférence de presse à l'issue de son intervention sur scène. Nous verrons quel modèle de tarification utiliser, y compris la souscription ou le paiement à l'acte, en fonction des retours que nous aurons. » Le 'cloud computing' et les applications sociales en ligne de mire Selon Kevin Lynch, CoCoMo répond déjà à deux des trois objectifs de développement fixés par Adobe : le 'cloud computing' et les applications sociales. Le troisième concerne la prolifération des smartphones et autres appareils mobiles d'accès à Internet (MID, mobile Internet devices) pour lesquels Adobe a supprimé les versements de royalties. « Nous souhaitons offrir une expérience identique quelle que soit la taille de l'écran, du téléphone portable au PC », a expliqué Kevin Lynch. Pour l'heure, les smartphones doivent se contenter de Flash Lite - qui n'offre pas toutes les fonctionnalités du Player Flash - voire refusent tout simplement d'afficher le Flash, comme l'iPhone (malgré l'insistance d'Adobe auprès d'Apple). L'édition européenne d'Adobe Max aura lieu à Milan, début décembre.