Séquence traditionnellement très attendue des Adobe Max, le moment des « sneak peeks » n'a pas non plus déçu cette année. C'est à cette occasion qu'Adobe montre à ses utilisateurs ce que certains de ses employés ont mis au point, souvent en-dehors de tout processus d'entreprise, d'ailleurs. D'où une mise en garde souvent répétée : il s'agit d'applications ou de fonctions qui pourraient ne jamais se retrouver dans un produit. Mais la réaction du public présent est chaque année la même : vivement que ces logiciels soient utilisables ! De fait, certaines démonstrations avaient de quoi laisser pantois. Les « sneak peeks » ont en outre bénéficié d'une thématique qui avait déjà chauffé le public. Placée sous le signe de la Guerre des étoiles, la séquence était présentée par Mark Hamill (le Luke Skywalker original), et nombre d'ingénieurs Adobe venus présenter leurs inventions sur scène avaient fait l'effort de se costumer, en Han Solo, princesse Leia, voire en Chewbacca (photo ci-dessus)... Et ce sous le regard impénétrable d'un Stormtrooper (guerrier de l'Empire), gardien du temps de parole. La modification du code visible pendant l'exécution de l'application Parmi les projets les plus remarquables, beaucoup étaient liés à la programmation. Le public rassemblé pour cet Adobe Max à Los Angeles a ainsi pu voir un outil pour exécuter sur le serveur le code d'un jeu Flash pour mobile, un framework pour simplifier le développement d'applications AIR (s'exécutant grâce au Flash Player) pour les mobiles, ainsi qu'un outil bluffant, donnant la possibilité, lors du développement d'une application Flex, de mettre l'application sur pause, de modifier le code source, puis de reprendre l'exécution en constatant immédiatement les changements. La conception de pages Web a aussi eu droit à quelques avancées apparemment très attendues, à entendre la réaction du public. Un collaborateur d'Adobe a ainsi présenté une fonction pour Fireworks, l'outil de prototypage de pages Web, d'annulation hiérarchisée. La démonstration n'ayant pas fonctionné (le seul bug de tous ces « sneak peeks »), le développeur a expliqué qu'il s'agit de donner la possibilité d'annuler une ou plusieurs actions sur un ou plusieurs éléments de façon sélective, et non pas seulement chronologique. Plus fort, une fonction de copier-coller pour insérer des animations Flash directement sur des pages HTML 5 dans Dreamweaver. La retouche d'image intelligente dans Photoshop Les adeptes de Photoshop - et tous ceux qui ont un jour sué sang et eau pour retoucher une photographie - se sont ensuite extasiés sur des fonctions « context aware » pour Photoshop permettant de recréer le fond d'une photo lorsqu'on enlève un élément. La démonstration de Dan Goldman a fonctionné pour des objets, des traces typiques des vieilles photos scannées, des animaux... Une fois recouverts par l'outil de « spot healing », ils ont dans la plupart des cas disparu de l'image comme s'ils n'avaient jamais été là. La démonstration a également fonctionné avec l'outil de sélection de zone. Cette fois, c'est un arbre qui a été entouré et a disparu, Photoshop ayant recréé le ciel à sa place. Les flux Twitter échangés lors de la conférence ont débordé de commentaires dithyrambiques, du simple « stupéfiant » au « j'en reste bouche bée ». Ce type d'amélioration a largement ses chances de voir le jour dans une prochaine version du logiciel d'Adobe. On n'en dira pas autant du projet probablement le plus ambitieux, Rome. Cette application AIR de Greg Rewis rassemble en effet en un seul outil l'essentiel des fonctions de la Creative Suite 4 d'Adobe pour la publication de PDF, de pages Web, d'applications Flash... D'une interface très épurée, l'application développe des menus et des sous-menus contextuels au passage de la souris. Ainsi, Greg Rewis a pu importer un fichier PSD (natif Photoshop), et son outil a repéré les couches composant l'image, et présenté tous les menus nécessaires pour les modifier. L'application s'est aussi montrée capable d'importer une vidéo FLV, de l'intégrer comme on peut le faire dans Dreamweaver, ou encore de positionner du texte comme dans InDesign, ou de créer des enchaînements comme dans Illustrator... Cela représente 20 000 lignes de code ActionScript, a précisé Greg Rewis. Nul doute que si Adobe se décide à commercialiser ce projet, il faudra que l'éditeur travaille son positionnement par rapport à la CS4 aux petits oignons.