C'est sous des applaudissements nourris que Johnny Loiacono, vice-président d'Adobe responsable de l'entité Creative Solutions, a expliqué aux utilisateurs rassemblés pour Adobe Max à Los Angeles que Flash sur iPhone est aujourd'hui une réalité. De fait, il est désormais possible, avec la version bêta de Flash Professional CS5, de sélectionner l'iPhone comme plateforme cible lors de la compilation des applications Flash. Mais on est bien loin de ce que l'éditeur avait annoncé quelques minutes plus tôt au cours du discours d'introduction : la disponibilité, au premier semestre 2010, de Flash Player 10.1 sur la majorité des smartphones du marché. Alors que sur l'iPhone, Flash ne sera présent qu'au travers d'applications téléchargeables sur l'App Store, il sera intégré aux mobiles fonctionnant sous Windows Mobile, Symbian (Nokia), Palm WebOS, mais aussi sur les Blackberry et les smartphones sous Android - RIM et Google venant de rejoindre l'Open Screen Project, l'alliance forgée par Adobe pour promouvoir la diffusion de sa plateforme sur tous les écrans possibles. Kevin Lynch, directeur technique d'Adobe, a ainsi fait la démonstration des possibilités de lecture de contenu Flash inclus dans des pages Web sur plusieurs types de mobiles. Adobe met la pression sur Apple Une fois que tous ces mobiles pourront jouer du Flash nativement, l'iPhone sera donc la seule plateforme à ne pas offrir cette possibilité. Adobe espère évidemment que cela décidera Apple à coopérer, et à permettre la diffusion d'un plug-in Flash pour son navigateur, Safari. Adobe n'a cessé de le répéter : la balle est dans le camp d'Apple. Flash Player 10.1 a bien sûr dû être optimisé pour fonctionner sur des appareils mobiles : devenir moins gourmand en puissance et en mémoire, notamment. Kevin Lynch assure qu'un mobile lisant une vidéo Flash peut tenir trois heures et demi, « de quoi voir un film ». Du côté de l'occupation en mémoire, la plateforme de création serait désormais capable de comprimer « en moyenne de 50% » la consommation de RAM des contenus Flash par rapport à Flash 10, de façon automatique. Aux développeurs de faire attention à ce paramètre, a indiqué Kevin Lynch, pour diminuer encore l'empreinte mémoire. AIR sera aussi à terme porté sur les mobiles Parmi les autres améliorations de Flash Player 10.1, on peut aussi relever la prise en compte de capacités nouvelles apportées par les smartphones, comme l'accéléromètre, le tactile multipoint, ou l'orientation de l'écran. A terme, cette intégration du Player Flash devrait aussi conduire à des versions mobiles d'AIR, le client riche d'Adobe, mais l'éditeur ne se risque pas à donner de calendrier précis. AIR a lui aussi eu droit à quelques démonstrations. Sa version 2.2 sait désormais détecter le branchement de périphériques USB et lancer des applications externes. Application typique : on branche une clé USB contenant des vidéos, l'application AIR les détecte, et un double-clic lance l'application de montage (Premiere, dans le cas d'Adobe, bien sûr). Ont aussi été ajoutées des fonctions indispensables à l'élaboration de jeux multi-joueurs en ligne. Le support du tactile multipoint en fait aussi une plateforme de choix pour des équipements comme le TouchSmart, l'ordinateur à écran tactile de HP. (photo : Johnny Loiacono montre une application de création d'avatar South Park, écrite en Flash, sur un iPhone)