Benjamin Bejbaum, co-fondateur de Dailymotion, le site français de partage de vidéos, quitte officiellement ses fonctions opérationnelles de dirigeant. C'est Mark Zaleski, déjà membre du conseil d'administration, qui reprend les commandes du navire et endosse la casquette de PDG. Benjamin Bejbaum garde ses actions et occupera un siège au sein du conseil d'administration de Dailymotion. Cette annonce n'est pas véritablement une surprise, l'ex-PDG n'ayant pas caché qu'il souhaitait prendre des distances, tout en mettant sur pied une équipe dirigeante qu'il estime aujourd'hui « performante ». Benjamin Bejbaum n'est pas le premier dirigeant à abandonner son poste dans la sphère du Web 2.0, bousculée ces derniers mois par le jeu des chaises musicales. Fin mai dernier, c'est Tariq Krim qui quittait ses fonctions de CEO chez Netvibes, cédant la place à Freddy Mini, jusqu'alors chargé de développer les activités de la société aux Etats-Unis. A propos de ce départ, Freddy Mini avait précisé que Tariq Krim se consacrerait désormais à la partie « vision, futur ». Chez Webwag (un aggrégateur de flux RSS français), Franck Poisson (ancien DG France de Google), a également cédé son poste à Stéphane Labrunie, qui en a profité pour réaliser au passage une levée de fonds. Maurice Levy, PDG de Publicis (premier groupe français de publicité), dédramatise toutefois l'impact de ces départs sur les entreprises du Web 2.0 : « il s'agit d'un cycle de vie tout à fait naturel dans l'entreprise. Le fondateur crée une société, s'assure de la bonne marche de son lancement et de son évolution, puis passe la main à une personne au profil plus commercial, capable de la gérer ». Pour lui, création et gestion d'entreprise correspondent à deux métiers distincts, quel que soit le marché sur lequel elle est positionnée. La seule différence entre une entreprise classique et une start-up du Web 2.0, c'est la vitesse de renouvellement des profils. « Ce qui prenait en moyenne 10 ans dans une entreprise traditionnelle se boucle en l'espace de deux ans dans le monde d'Internet, ce qui est beaucoup plus rapide que le transfert de budgets et la mise en place d'un modèle économique viable, précise-t-il. Maurice Levy se veut toutefois rassurant : « Dans les années à venir, nous assisterons à une concentration des sociétés, mais également à une synchronisation entre la vitesse de leur évolution et celle des soutiens financiers ».