Après la vague netbook, le produit phare de cet fin d'année en France  devrait être la tablette tactile. « C'est l'heure des ardoises  médias, et de tous les terminaux qui peuvent prendre place entre les smartphones et les PC portables, estimait  le cabinet IDC dans une étude publiée au printemps 2010. La forte demande des consommateurs sera entraînée par le nombre et la variété des services et des contenus disponibles ». Emboîtant le pas à l'iPad d'Apple et marqués par l'énorme succès dont il a bénéficié - plus de deux millions d'unités vendues en seulement deux mois  -  de nombreux constructeurs se sont lancés dans l'aventure des tablettes avec un état d'avancement plus ou moins long : Asus avec l'Eeepad, au même titre que MSI, avec sa WinPad faisaient partie des premiers à s'engouffrer dans la brèche, avant d'être rejoints par d'autres fabricants comme Dell et sa Streak sous Android, Samsung et sa Galaxy Tape, ou encore la Folio de Toshiba. De son côté, HP devrait bientôt annoncer la sortie d'Hurricane, un terminal tournant sous le WebOS de Palm, tandis que chez RIM, le lancement commercial de sa tablette Playbook est programmé début 2011 aux Etats-Unis.

Les tablettes ne devraient pas remplacer les PC

Selon Gartner, il aurait été vendu cette année  pas moins de 19,5 millions de tablettes dans  le monde, dont 61% aux Etats-Unis. Le marché devrait encore progresser de 181% en 2011 à près de 55 millions d'unités. Mieux, le cabinet d'analyste estimait il y a quelques mois que ce secteur se décuplerait en 4 ans, pour atteindre 208 millions d'exemplaires écoulés en 2014. Pourtant, certains ne partageaient pas du tout cet optimisme. Dans un rapport publié en décembre le cabinet Deloitte considérait que le marché mondial ne devrait s'établir qu'à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires livrés en 2014. Selon lui, l'utilité des tablettes serait assez limitée, aussi bien pour le marché grand public que pour le marché professionnel, en raison d'une offre de contenus étroite et également de la nécessité de s'abonner auprès d'un opérateur mobile D'où un taux de croissance des ventes qui serait inférieur à ce qui est attendu par d'autres. De plus Gartner considérait que les tablettes ne remplaceraient qu'environ 10% des ordinateurs de bureau d'ici à 2014,  ces terminaux n'étant pas susceptibles de développer les capacités étendues de création de contenu que les utilisateurs trouvent dans les PC.

Les entreprises s'y intéressent aussi

En attendant, les prochaines générations de tablettes tactiles pourront bientôt exécuter plusieurs systèmes d'exploitation et faire tourner de puissantes applications cloud. Selon les analystes du groupe Linley, des processeurs plus rapides devraient permettre à ces appareils d'exécuter les applications plus rapidement, et la virtualisation pourra aider à une consolidation des applications, c'est-à-dire à un usage optimisé des ressources. Enfin, le Gartner conseille aux entreprises de se pencher sérieusement sur l'impact de l'iPad et des tablettes PC en général. Le cabinet recommande à ces dernières de se préparer à soutenir les utilisateurs et de budgétiser un plan en ce sens pour la mi 2011. L'intégration de ces équipements au sein des entreprises commence à faire son chemin, comme chez Natixis ou Mercedes-Benz, qui ont déjà équipé quelques salariés sur des métiers spécifiques, comme les forces de vente et d'autres professions nomades. Le secteur public avec le secteur médical ou l'éducation nationale testent depuis quelques mois ces tablettes au sein des hôpitaux ou des écoles.