(Source EuroTMT) Apple suscite toujours des réactions extrêmes. Pour avoir annoncé, lundi 18 octobre, un niveau de ventes de ses iPad inférieur aux prévisions des analystes,  le cours a été durement sanctionné par les investisseurs, perdant après bourse quelque 7 %. Ce sont 4,19 millions d'unités qui ont été vendues durant le troisième trimestre 2010, contre 5 millions d'unités attendues. Mardi à l'ouverture de la bourse, le cours perdait encore plus de 2,2 %.

Pourtant, on peut trouver la réaction des investisseurs quelque peu excessive, après avoir porté aux nues le titre Apple. Le cours a gagné plus de 60 % depuis le début de l'année. Car rien dans les comptes du dernier trimestre fiscal, ni dans ses perspectives ne justifie une telle sanction. Pour expliquer les ventes de sa tablette multimédia  la société dirigée par Steve Jobs a en effet indiqué n'avoir pas pu répondre à la demande en raison de difficultés d'approvisionnement pour certains composants clés. L'iPad a été vendu à plus de 7,4 millions d'exemplaires depuis sa commercialisation en juin dernier.

Or, les fournisseurs d'Apple sont en train d'augmenter leurs capacités de production pour arriver à un niveau de 2,5 millions d'iPad par mois. Ce niveau devrait lui permettre de suivre la croissance de la demande qu'aucun analyste ou consultant n'avait prévu aussi élevée. Autre bonne nouvelle, passée apparemment inaperçue des analystes, si l'iPad a immédiatement conquis le grand public, il a aussi pénétré le marché des entreprises.

Les entreprises, un fort potentiel de croissance pour l'iPad


Selon Apple, 2/3 des 100 plus grandes entreprises mondiales auraient ainsi déjà commencé à équiper leurs salariés avec l'iPad. Une partie de ses 300 000 applications disponibles ont été développées pour les besoins du marché professionnel. Ce qui devrait soutenir la croissance des ventes de la tablette, certains spécialistes indiquant que les ventes d'iPad pourraient s'élever entre 20 à 30 millions d'exemplaires en 2011. Ce qui induirait pour Apple une augmentation de son chiffre d'affaires évaluée autour de 20 milliards de dollars.

Avec une telle croissance, si elle se réalisait, Apple atteindrait alors une taille équivalente à celle de HP, le leader du marché de la micro-informatique. Il y a d'autant moins de souci à se faire donc pour Steve Jobs et ses troupes, que les autres produits de la société continuent à se vendre très bien, à l'exception toutefois de l'iPod, qui, sur un marché devenu mature depuis plusieurs années, a enregistré un fléchissement attendu de ses ventes.

En revanche, le succès de l'iPhone n'a en rien pâti de celui de l'iPad. Pour les trois mois de juillet à septembre, Apple annonce avoir vendu 14,1 millions d'exemplaires de son smartphone, surpassant ainsi, comme l'a souligné Steve Jobs, celles du Blackberry de Rim qui atteignent 12,1 millions d'unités. Autre bonne nouvelle : les Mac ont enregistré une croissance de leurs ventes de 27 % à 3,89 millions d'unités, un taux de croissance qui surpasse celui du marché du PC au troisième trimestre estimé selon les différents cabinets d'analyses entre 7 et 11 %.

Au final, les comptes du dernier trimestre fiscal d'Apple demeurent très solides. Son chiffre d'affaires trimestriel progresse de 66,6 % (un bond de 52 % sur l'ensemble de l'exercice à 65,2 milliards de dollars). Son résultat net est quasiment multiplié par deux. Et comme Apple a annoncé une estimation de revenus pour le premier trimestre de son nouvel exercice supérieure à celle des analystes, le groupe devrait pouvoir convaincre rapidement les investisseurs qu'il demeure une valeur solide.