Cheops Technology est bien décidé à jouer dans la cour des grands du cloud. Spécialisée dans les services cloud et d'infrastructure managés ainsi que les offres de réseau, sécurité et de communications unifiées, la société (81,7 M€ de CA en 2015 et 450 employés) a annoncé ce 12 janvier à l'occasion d'un point presse deux nouvelles solutions. La plus importante est sans conteste HyperIaaS, dans les tuyaux depuis plus d'un an, et qui est aujourd'hui officiellement lancée. Présentée comme une offre d'infrastructure à la demande, réservable par carte bancaire pour un minimum de 1 000 euros de facturation mensuelle, HyperIaaS propose des ressources hébergées en France, dans les datacenters de Cheops à Bordeaux, avec une redondance à Lyon où la société est également présente. 

Lancé en partenariat avec HPE, qui va se rétribuer indirectement via des commissionnements, HyperIaaS repose sur plusieurs piliers techniques. A savoir côté matériel des serveurs ProLiant DL380, des baies de stockage 3Par ainsi que la console d'administration OneView. Une infrastructure logiquement couplée à des briques de virtualisation, ici estampillées VMware, avec en particulier vSphere (hyperviseur), vSAN (stockage), NSX (réseau), vCloud DIrector (pilotage des ressources cloud) et ainsi que OnApp (portail et facturation). Haute disponibilité, PCA natif et SLA (incluant un taux de disponibilité de 99,999% correspondant à 10mn d'interruption de service non prévu à l'année) sont également annoncés. Au niveau tarif, Cheops promet un prix aligné parmi les plus bas du marché en vigueur chez ses compétiteurs directs Amazon, Microsoft Azure et OVH. 

Synergy de HPE bientôt intégré à HyperIaaS ?

La spécificité de l'offre IaaS de Cheops Technology - en tout cas présentée comme tel - est lié à un aspect convergent hautement revendiqué. « Depuis un an on a benchmarké Nutanix, Simplivity, Atlantis, VxRail d'EMC et aussi Helion de HPE », raconte Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technology. Interrogé sur le fait de ne pas avoir opté pour vXRail, le dirigeant a fait savoir qu'il trouvait l'offre d'EMC « pas assez modulaire », et s'est aussi montré particulièrement dubitatif sur les économies de 30% annoncés par Nutanix avec Claranet. Et c'est finalement vers une offre convergée « maison » que Cheops s'est tournée en s'appuyant donc sur des technologies HP couplées avec les briques VMware. Dans les mois à venir, Cheops entrevoit par ailleurs la possibilité d'opter pour l'offre modulaire de HPE, Synergy, dont la commercialisation a débuté il y a à peine deux mois même si pour le moment aucune feuille de route d'intégration n'a été précisée.

Après avoir abandonné son offre de cloud public - d'ailleurs jamais lancée en France - HPE trouve avec Cheops Technology un bon moyen de percer dans l'IaaS dans l'Hexagone, sachant que ce ne sont pas les projets qui manquent (Yves Rocher, CDiscount, Cultura, Feu Vert, PGA Motors...). « Toutes les discussions que j'ai et qui préoccupent les CIO sont le monde multi-cloud de demain », a lancé Gilles Thebaut, directeur général de HPE France. « L'offre HyperIaaS permet d'être compétitif au niveau coût et flexibilité avec de la personnalisation et du local avec des datacenters en France ce qui est un différenciant. »

Cloudiser SAP Hana après les applicatifs Oracle 

Deuxième offre de Cheops Technology annoncé ce 12 décembre : iCod In-Memory, une architecture cloud optimisée SAP Hana, hébergée (une fois n'est pas coutume) dans les datacenters du fournisseur français, couplée à des services managés. « Il s'agit d'une offre cloud certifiée par SAP », a indiqué Nicolas Leroy-Fleuriot. « Demain on proposera aux clients d'iCod de migrer vers iCod In-Memory ». Nouer un partenariat avec SAP a été facilité par le fait que Cheops dispose de ressources R&D commune avec le géant allemand dans le centre de compétences de Waldorf en Allemagne. L'offre iCOd In-Memory n'a pas été lancée par hasard, mais s'inscrit dans la logique de Cheops de « cloudiser » les applicatifs (ERP, bases de données...) qui jusqu'à présent ne l'étaient pas. Et dans la droite ligne du partenariat signé avec Oracle il y a quelques mois pour migrer dans son cloud des clients ERP d'Oracle, JDEdwards ou encore eBusiness Suite.