Microsoft a annoncé son intention d'acheter Skype en mai 2011 et a reçu l'approbation de la Commission européenne en octobre 2011. Cisco va faire appel de cette décision auprès de la Cour de Justice de l'Union européenne a indiqué Marthin De Beer, vice-président senior de la division vidéo et collaboration de Ciso, dans un blog. Le constructeur réseau ne veut pas s'opposer au rachat, mais veut imposer certaines conditions à Microsoft, notamment sur les normes en matière de voix et de vidéo. « Si les sociétés ne prennent pas en charge les mêmes normes que les autres fournisseurs de videoconférence, comment les utilisateurs pourront passer aussi facilement de la video à la voix. Cela pourrait restreindre la concurrence et l'innovation dans l'industrie » explique le dirigeant de Cisco. Il ajoute « les plans de Microsoft pour intégrer Skype dans sa plateforme de collaboration et de communication, Lync, pourraient verrouiller les entreprises aux seuls abonnés de Skype ».

Un effort sur le codec H.264 et le protocole SIP

Cisco incriminerait les deux sociétés de ne pas utiliser le codec vidéo H.264 ou le protocole standard SIP (Session Initiation Protocol), explique une source proche du dossier qui veut rester anonyme. Elle précise que les utilisateurs de plateformes de vidéoconférence Cisco ou d'autres fournisseurs ne seraient pas en mesure d'appeler ceux sur le système Microsoft-Skype, sauf par le biais d'une passerelle coûteuse. Cisco a parlé des engagements sur l'interopérabilité avec Microsoft, mais devant l'absence de réponse, l'équipementier a utilisé son droit de faire appel de la décision de la Commission européenne qui expirait cette semaine.

De son côté, Microsoft a défendu l'acquisition. « La Commission européenne a mené une enquête approfondie sur l'acquisition, dans laquelle Cisco a participé activement, et a approuvé l'accord dans une décision de 36 pages sans aucune condition. Nous sommes confiants dans le fait que l'appel sera levé sur la décision » a expliqué un porte-parole de Microsoft.