« Avec notre solution de ToIP Avaya [ex-Nortel] adoptée en 2004, j'avais l'impression d'être davantage un gestionnaire de licences que de solution » soupire Patrice Rodier, DSI de Clermont Communauté. Cette communauté d'agglomération regroupe 21 communes de la région de Clermont-Ferrand, soit 280 000 administrés. Elle emploie 500 agents sur une quarantaine de sites reliés par fibre optique. La solution déployée en 2005 posait de fait une série de problèmes à commencer par le coût de sa maintenance et ses fonctionnalités limitées.

Un vaste projet de refonte a été engagé fin 2013. L'objectif était de se doter d'une nouvelle solution de ToIP intégrée à l'annuaire Microsoft ActiveDirectory, utilisant le protocole standard SIP, permettant des fonctionnalités avancées avec distinction de flux et personnalisation entre entités (comme les entreprises hébergées en pépinières), diffusant les messages déposés sur le répondeur en mode fichier son par mail, etc.

« La solution Avaya en place n'était pas du tout interopérable et nous avions notamment des difficultés de mise à jour de ses annuaires sans oublier notre volonté d'améliorer l'urbanisation du système d'information » indique Patrice Rodier. L'agglomération souhaitait également intégrer la nouvelle ToIP avec un collaboratif. Patrice Rodier insiste : « même si, pour des raisons juridiques, le projet a été mené en deux temps, il s'agissait bien d'un tout ». Les difficultés rencontrées étaient en fait surtout juridiques et financières : le DSI admet en effet que « rien n'était compliqué en lui-même.... sauf dans le monde des licences propriétaires ». Le système des licences par fonction d'Avaya se révélait ruineux pour toute évolution du produit.

Un marché public pour remplacer les combinés et la ToIP

Pour remplacer la ToIP existante et les combinés, un marché public était nécessaire. La solution adoptée de ToIP est XiVo d'Avencall. Compatible nativement avec le protocole SIP et proposant toutes les fonctions attendues, cette solution Open Source aurait dû être associée à des softphones. Mais la plupart des bureaux sont partagés entre plusieurs collaborateurs. Il aurait donc été nécessaire d'équiper les PC avec un micro-casque de qualité. « Nous y avons renoncé parce que les micro-casques revenaient plus chers que les combinés » indique Patrice Rodier.

La deuxième phase du projet va consister en une bascule de la messagerie collaborative eGroupware 1.0 / Kollab vers Bluemind. Ces solutions sont toutes Open Source mais eGroupware avait beaucoup vieilli. La solution Bluemind est nativement prévue pour être intégrée à XiVO et propose toutes les fonctions classiques d'une messagerie collaborative moderne (webmail, agenda partagé...). La bascule sera effective le 25 mars 2014. La solution Zimbra a été écartée car sa pérennité en Open Source n'est pas garantie selon le DSI.

Un coût annuel divisé par cinq


Du fait de ce projet, le coût de la maintenance annuelle est passé de 35 000 euros à 7000 euros. Même en intégrant le renouvellement des combinés à l'investissement initial, le retour sur investissement est de quatre ans.

Surtout, la communauté est aujourd'hui autonome pour réaliser les paramétrages, évolutions et adaptations. « Nous ne pouvions pas, à notre échelle, investir suffisamment pour être pareillement autonomes sur une solution propriétaire comme celle que nous avions » explique Patrice Rodier.

Le déploiement a été mené en trois semaines. XiVO a été installé site par site par une équipe comprenant des spécialiste de l'éditeur Avencall et deux agents de la communauté. La migration a donc été progressive, les deux IPBX pouvant être couplés.

La mise en place d'un serveur vocal interactif est également prévue.