En 2006, 9 725 licenciements ont été recensés dans le secteur des services informatiques, soit près de 3% des effectifs de la branche. Pire, en 2005, 10 523 informaticiens ont été remerciés, soit 3,3% des effectifs de la filière informatique. Ces données - qui sont un peu plus élevées dans le secteur IT par rapport à la moyenne nationale - ont été collectées par le Munci (Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens), auprès des Assedic. S'interrogant sur le contexte actuel de « bonne conjoncture marquée par des difficultés de recrutement », l'association professionnelle relève le nombre important de licenciements pour motifs personnels, souvent abusifs (7095, un chiffre trois fois plus élevé que les licenciements économiques), précisant que, malgré leur importance, ces chiffres ne sont que des minima. Régis Granarolo, président du Munci, insiste sur le fait que ces données « ne sont basées que sur les entrées en indemnisation chômage, et ne prennent donc pas en compte la plupart des départs négociés qui sont souvent des licenciements déguisés, ni un certain nombre de transactions, qui ne donnent pas lieu à l'indemnisation chômage ». Il précise que ces chiffres ne tiennent également pas compte des salariés licenciés qui ont retrouvé un poste avant d'être entrés en indemnisation chômage du fait des périodes de carence (qui s'élèvent généralement à plusieurs mois). Pour le fondateur de l'association, ces chiffres montrent que l'instabilité de l'emploi, voire la précarité, est une réalité dans la filière informatique, même quand la conjoncture est très favorable.