Facebook a reçu la première série de rack serveurs qu'il a conçu pour ses infrastructures et qui peut servir de modèle à d'autres entreprises pour leurs datacenters. Les prototypes de racks représentent la première pierre visible du projet Open Compute menée par plusieurs sociétés (HP, Asus, AMD, Supermicro), pour optimiser le hardware des datacenters et abaisser les coûts avec une conception Open Source.

Frank Frankovsky, vice-président du design matériel chez Facebook et membre fondateur du projet Open Compute était ému de montrer ces « premières unités d'Open rack, qui ont demandé beaucoup de travail ». En avril 2011, le réseau social a lancé ce programme pour appliquer le modèle Open Source des logiciels au matériel équipant les datacenters. L'Open rack peut être considéré comme un premier test pour cette approche. Facebook prévoit de tester les prototypes au cours des prochains mois et, en fonction des résultats, de les utiliser dans ses centres de calcul début 2013, précise Frank Frankovsky. « A partir de 2013, chaque rack que nous déploierons seront de type Open rack ». Il a rappelé que la conception du rack est accessible gratuitement, via une licence Open Source, à n'importe quel fabricant.

En finir avec la norme EIA 310-D


Ce rack, qui semble ressembler à n'importe quel autre châssis, est pourtant très innovant. Aujourd'hui, les supports les plus couramment utilisés dans les datacenters reposent sur les spécifications EIA 310-D, qui pour l'anecdote n'ont pas du tout été développés pour le maintien des équipements informatiques, souligne le dirigeant de Facebook. Ils ont été créés pour soutenir les relais de signalisation des chemins de fer. Frank Frankovsky indique qu''« ils n'ont jamais été conçus pour aller dans les datacenters. En respectant les spécifications, vous avez des châssis qui penchent vers l'avant et vers l'arrière. De plus le chemin des câbles est peu pratique ».

Par ailleurs, la spécification EIA-310-D, indique la longueur des rails à l'intérieur du rack, mais laisse le choix aux fabricants sur les autres dimensions comme la profondeur, la hauteur et le nombre de points de fixation. En conséquence, l'interopérabilité n'est pas assurée entre les différents constructeurs. Frank Frankovsky appelle cette démarche « la différentiation gratuite ». « Si un datacenter veut installer un seul type de support, un pratique courante pour aider à la normalisation des centres de calcul, alors l'entreprise doit acheter l'ensemble des supports auprès d'un seul fabricant. Si c'est bon pour ce dernier, cette méthode est problématique pour le client, car le constructeur peut profiter de cette dépendance pour augmenter les prix ».