Pour autant, Stéphane Richard a au moins réussi à faire passer son message auprès d'autres oreilles plus réceptives, des critiques (off) contre l'Arcep et son supposé soutien apporté à Free se faisant entendre dans les coulisses du pouvoir. Et si l'Arcep ne semble pas fléchir, France Télécom a obtenu gain de cause auprès de l'Autorité de la Concurrence dans le dossier des fichiers croisés. Au moins partiellement.
Dans un avis publié lundi 14 juin, l'Autorité de la Concurrence a en effet autorisé l'opérateur historique à utiliser cette technique commerciale pour vendre son futur forfait quadruple-play auprès de ses abonnés mobiles et haut débit. Mais l'Autorité a encadré cette mesure, prévenant l'opérateur que les conditions dans lesquelles il mettrait en oeuvre le cross-selling pourraient aussi être qualifiées de pratiques anticoncurrentielles.

D'ailleurs, comme le note aussi l'Autorité de la Concurrence dans son avis, c'est moins le cross-selling que la remise proposée par Bouygues Télécom dans son offre quadruple-play qui explique le succès de l'opérateur mobile dans le haut débit. Au total, un client qui opterait pour l'offre de Bouygues Télécom aurait une réduction de 16 euros par rapport à un client qui prendrait un forfait mobile indépendant d'un forfait haut débit.

Un domaine dans lequel France Télécom a moins de marges de manoeuvres, étant l'opérateur historique de la boucle locale à qui les opérateurs alternatifs louent les lignes. Pour le moment, le carcan réglementaire qui délimite les capacités d'action de l'opérateur historique n'a guère été desserré. Et on peut s'attendre à ce que Stéphane Richard continue à tenir un discours critique vis-à-vis de l'Arcep.