Google a réservé une belle surprise à ses invités pour sa première journée développeurs mondiale, en Australie : l'annonce de Google Gears, une technologie Open Source pour rendre les applications en ligne exploitables hors ligne. Actuellement en bêta, Google Gears se présente sous la forme d'un plug-in pour navigateurs de 700 Ko environ, contenant une mini-base de données relationnelle permettant de stocker en local des données téléchargées. Ainsi, Google a livré une version modifiée de son Reader, le lecteur de flux RSS, capable d'exploiter cette technologie : en ligne, Google Reader charge les flux auquel l'utilisateur est abonné, et ce dernier pourra lire les informations une fois déconnecté. Le plug-in se charge de détecter les connexions/déconnexions, et d'effectuer les synchronisations nécessaires. Il améliore également, explique Google, les performances du Javascript. Aujourd'hui, seuls Firefox et Internet Explorer sont concernés (respectivement à partir des versions 1.5 et 6.0), mais Opera et Safari seront aussi supportés. Côté système d'exploitation, Google Gears vise aussi bien Windows que Linux et Mac. La compatibilité sera assurée avec Apollo d'Adobe Eric Schmidt, le patron de Google, a déclaré dans un communiqué qu'il s'agissait de débloquer « une limitation clé du navigateur de façon à en faire une plateforme plus solide pour le déploiement de tout type d'application et à permettre d'améliorer l'expérience utilisateur ». Les applications bureautiques de Google bénéficieront bien sûr de ces capacités hors ligne, ce qui devrait les rendre plus compétitives face aux suites bureautiques classiques. Google Gears constitue aussi une menace sérieuse pour les autres projets visant à rendre plus floue la frontière entre applications desktop et applications Web. On pense notamment à Apollo, le projet d'Adobe. Toutefois, ce dernier est partenaire de Google (de même qu'Opera et Mozilla), et s'appliquera à respecter les mêmes API (interfaces de programmation) de façon à assurer un minimum de compatibilité. La prochaine bêta d'Apollo embarquera d'ailleurs aussi une mini-base de données. Comme l'explique Ryan Stewart, évangéliste RIA (applications Internet riches) chez Adobe, sur son blog, « cela devrait signifier que les développeurs pourront assez facilement naviguer entre Apollo et Gears selon que l'un ou l'autre conviendra mieux aux différents types d'applications ».