Google a annoncé la création de Knol (contraction de « knowledge », le savoir en anglais), une encyclopédie en ligne faisant appel au savoir des internautes. « Le Web regorge d'informations, et nous souhaitons faciliter l'accès à ces renseignements, avec un outil efficace » a expliqué le célèbre moteur de recherche sur son blog officiel. Knol couvrira tout un panel de thématiques : sciences, bio-médical, géographie, histoire, loisirs, produits, conseils pratiques... Ce nouvel outil, présenté jeudi sur le site même de Google, pourrait faire de l'ombre à l'encyclopédie gratuite Wikipedia. Vers un clone de Wikipedia ? Google se défend toutefois de copier Wikipedia. Et ce, pour quatre raisons. Le projet de Knol est « de mettre en avant les auteurs » d'après le géant américain. A la différence de Wikipedia, qui privilégie l'aspect collaboratif, les articles , ou « knols », seront systématiquement signés par leur auteur. Knol se veut également plus élitiste, puisque les auteurs seront triés sur le volet. Cette stratégie devrait permettre d'éviter le manque de fiabilité reproché à maintes reprises à Wikipedia : étant alimenté par des amateurs, le site reste très poreux aux erreurs, aux modifications malveillantes, voire à la suppression d'articles. Autre distinction entre les deux outils : plusieurs knols pourront cohabiter sur un même sujet (alors que chez Wikipédia, un thème = une définition = une page). Ces knols seront en outre mis en concurrence, pour déterminer lequel correspond le mieux aux attentes des lecteurs. Les internautes pourront les commenter, poser des questions et les noter. Enfin dernière différence, sans surprise, Knol accueillera de la publicité. Google affirme qu'une « part substantielle des recettes tirées de ces publicités sera reversée aux auteurs ayant choisi d'accepter des bannières publicitaires sur leur article ». Knol n'inquiète pas Jimmy Wales Ce n'est pas la première fois que Wikipedia doit faire face à un concurrent. En mars dernier, l'encyclopédie en ligne Citizendium voyait en effet le jour. Avec une différence toutefois : le site exige de ses participants qu'ils s'enregistrent et fournissent leur véritable nom. Pour éviter les ennuis rencontrés par Wikipedia, les contributions sont ensuite validées par des « constables », des sortes de gendarmes volontaires qui doivent justifier d'un certain niveau d'études universitaires. Pour le moment, Jimmy Wales, le fondateur de Wikipédia, ne s'est pas déclaré inquiet par la naissance de Knol. « Google fait beaucoup de choses géniales, mais beaucoup de ces choses géniales ne réussissent pas tant que ça », a-t-il en effet déclaré à nos confrères du Monde. La concurrence entre les deux géants ne risque pas de se tarir, puisque Wikipedia a annoncé le lancement de Wikia, son propre moteur de recherche, dans le courant du mois. Wikipedia a été créé il y a six ans. L'encyclopédie compte 2,1 millions de définitions en anglais, et plusieurs autres millions de pages en 12 langues différentes.