Il y avait foule, ce midi, au ministère de la Santé, pour la présentation de la table ronde « Radiofréquences, santé et environnement », renommée officieusement Grenelle des antennes. Soucieux de montrer son implication, le gouvernement y était représenté par trois de ses membres : Roselyne Bachelot, Nathalie Kosciusko-Morizet et Chantal Jouanno, respectivement ministre de la Santé, secrétaire d'Etat à l'Economie numérique et secrétaire d'Etat à l'Ecologie. Si le but de l'événement est louable - établir le degré de nocivité des ondes radio, concilier l'usage de masse des technologies exploitant ces ondes et l'absence de risque sanitaire - les fruits de cette première table ronde sont plutôt maigres, en dépit de la satisfaction affichée par les trois ministres. Aucune mesure concrète n'a en effet émergé de cette rencontre mélangeant élus, organismes publics, industriels et associations, sinon la promesse de trois ateliers organisés au cours du mois de mai, censés faire le tour des nombreuses questions relatives aux radiofréquences, et suivis par une réunion de conclusion le 25 mai. Certes, si le besoin s'en faisait sentir, les trois représentantes du gouvernement assurent que d'autres rencontres complèteront cet arsenal, comme l'auraient d'ores et déjà réclamé plusieurs participants à la table ronde d'aujourd'hui. « L'Etat prendra ses responsabilités » C'est d'ailleurs aux participants de ces réunions qu'il reviendra d'avancer des propositions : « C'est aux acteurs de nous dire les niveaux d'équipement ou de sécurité qu'ils souhaitent », a ainsi indiqué Chantal Jouanno. En face, « l'Etat prendra ses responsabilités », à l'issue d'un « débat transparent » mené dans un « esprit d'ouverture ». Officiellement donc, les pouvoirs publics partent du postulat « qu'aucune certitude ne doit être considérée comme définitivement acquise », comme l'a rappelé Roselyne Bachelot. Néanmoins, la lettre de mission adressée à cette dernière par le Premier ministre semble indiquer que l'accent doit porter davantage sur les risques - supposés ou réels - induits par les téléphones mobiles que ceux nés des antennes-relais. « L'hypothèse d'un risque pour la santé pour les populations vivant à proximité des antennes-relais de téléphonie mobile ne peut être retenue », écrit François Fillon. Le message paraît avoir été correctement reçu par la ministre de la Santé, qui a multiplié les rappels à des mesures de bon sens concernant le bon usage des mobiles : pas d'utilisation par les jeunes enfants, pas de conversation dans un train, ni dans une voiture, même en tant que passager. Si Chantal Jouanno s'est aventurée à évoquer un éventuel moratoire sur l'implantation d'antennes-relais en attendant la remise du prochain rapport de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire, de l'environnement et du travail) en septembre, elle a rapidement souligné que cette proposition était celle des associations et qu'une telle décision devait relever d'une concertation interministérielle. « Un discours de la méthode », selon les associations