Le Power 795 est le fleuron de la gamme de serveur Unix d'IBM. Il est destiné aux entreprises qui travaillent sur d'importantes bases de données ou qui veulent consolider plusieurs charges de travail Unix ou Linux sur un système unique en utilisant le logiciel de virtualisation d'IBM PowerVM. LA société a aussi lancé plusieurs serveurs d'entrée de gamme à base de Power7, chacun avec un ou deux processeurs. Ceux-ci complètent les systèmes de milieu de gamme, lancés plus tôt cette année. L'ensemble de ces équipements fonctionne avec l'Aix d'IBM et Linux. Ils seront en concurrence directe avec les serveurs Unix de HP et d'Oracle/Sun.

Peu de sociétés auront besoin d'un serveur aussi important que le 795 pour une seule application, même très gourmande. « Les clients l'utiliseront pour des projets de consolidation, qui devront aider à réduire la consommation d'énergie et économiser de l'espace au sein du datacenter » souligne Steve Sibley, responsable marketing mondial de l'activité Power System. Ce serveur peut être divisé actuellement en 254 partitions, mais ce nombre pourra atteindre 1 000 l'année prochaine après la validation de certains tests. « Cette évolution nécessitera peut-être une mise à jour du firmware, mais nous travaillons pour éviter cela à nos clients » déclare Steve Sibley.

Jusqu'à 256 coeurs disponibles


Le 795 dispose de 8 To de mémoire principale et utilise 8 processeurs « books », comme IBM les appelle (qui contient processeurs, mémoires et connections entrée/sortie), chacun avec 4 puces Power 7. Ces dernières comprennent 8 coeurs (par rapport à 2 sur le Power6) et sont compatibles avec les serveurs équipés de Power6. Cela implique que les entreprises peuvent installer des Power7 dans un châssis de Power 695.

Ce serveur est toutefois lancé dans un marché atone. En effet, les ventes de serveurs Unix sont en déclin selon IDC avec des revenus en baisse de 22% entre 2008 et 2009 à 13,1 milliards de dollars. Le cabinet d'études du marché prévoit un regain cette année et la suivante sur ce marché. IBM espère faire donc mieux que ses rivaux dans ces conditions et consolider sa part de marché sur les serveurs Unix, 40,3% en 2009, 26,2% pour HP et 25,3% pour Sun. L'offre présentée pourrait renforcer encore davantage la position d'IBM. « Sur une base matérielle, il est assez clair qu'elle arrive est en tête des performances brutes » constate Dan Olds, analyste principal chez Gabriel Consulting.

Un environnement favorable


Big Blue bénéficie aussi d'un environnement concurrentiel en pleine mutation. HP a mis du temps pour sortir ses équipements à base d'Itanium2. Quant à Sun, la fusion avec Oracle, a entraîné une réflexion sur les futurs projets des activités hardware. Si IBM ne sait pas comment va être perçu son serveur à 256 coeurs, « il va être intéressant de voir la demande car c'est la première fois que nous passons de 64 à 256 coeurs » explique Steve Sibley

Sur la partie tarifaire, la société offre une capacité « à la demande » comme modèle de paiement, afin que les clients puissent commander un système complet et ne payer que pour les processeurs activés. Si le prix n'est pas annoncé, le 795 devrait débuter à 500 000 dollars. Pour les serveurs d'entrée de gamme, le constructeur désactivera certains coeurs du Power 7 pour proposer des puces à 4 et 6 coeurs. Ils seront disponibles sur les Power 710, 720, 730 et 740 en format tour ou en rack. Le prix de départ est de 6 385 dollars. Pour compléter, la firme a également lancé un système Smart Analytics, le 7600, qui est préinstallé avec le logiciel de gestion de base de données DB2. Il s'agit de la mise à niveau Power7 d'un système Power6, lancé en avril.