Un nouveau plan de sauvegarde de l’emploi va être engagé par IBM France entraînant la suppression de 345 emplois, soit 4,5% des effectifs de la filiale, d’ici le mois d’octobre 2015, selon un communiqué de la CGT IBM France. Les représentants du personnel de l’entreprise ont reçu hier en fin d’après-midi une convocation à une réunion exceptionnelle du Comité central d’entreprise (CCE) fixée au 13 mai prochain, à laquelle était joints les documents associés aux livre 1 et livre 2 du PSE, nous a confirmé Jean-Michel Daire, délégué syndical central CGT IBM, joint par téléphone. Les livres 1 et 2 d’un PSE portent respectivement sur le volet social (conditions de départ, actions pour limiter les départs forcés) et sur les raisons économiques conduisant à la restructuration.

Dans son communiqué, la CGT IBM France déplore que les plans sociaux se soient succédés depuis 1992 au sein de la filiale, au rythme de 800 à 1000 pertes d’emplois par an, avec la disparition de 9 000 postes depuis l’an 2000, dont 1 400 suppressions sur les deux dernières années.

55 000 suppressions d’emplois en 2014 au niveau mondial

En janvier dernier, un article de Forbes avait évoqué la suppression par IBM de plus de 100 000 emplois dans le monde en 2015. Le groupe dirigé par Virginia Rometty avait réagi en indiquant que ces estimations étaient sans substance, sans démentir formellement, rappelle Jean-Michel Daire. « Et nous savons qu’il y a partout des plans de départ. En 2014, au niveau mondial, il y a eu 55 000 suppressions d’emplois, l’effectif d’IBM étant passé de 430 000 à 375 000 salariés. Les effectifs d’IBM baissent depuis longtemps dans les pays occidentaux, mais en 2014, l’Inde et la Chine ont également perdu des emplois », nous a indiqué le délégué syndical. En France, en novembre dernier, la Cour d’appel de Versailles avait annulé le PSE mené en 2013 par IBM France à la suite d’une action de la CGT-Métallurgie.

Le 24 avril dernier, un nouvel accord GPEC (gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences) a été signé entre la direction d’IBM et les quatre autres principaux syndicats de la filiale, dont la CFDT. Dans un communiqué, les représentants de CFDT IBM France indiquent que « le contexte IBM est difficile » et que la direction a pour objectif de « s’attaquer au problème » de la pyramide des âges, c’est-à-dire remplacer les anciens collaborateurs par de jeunes recrues. Pour 2015, elle se serait engagée à une embauche pour deux départs dans le cadre des mesures de fin de carrières. La CFDT IBM France souligne aussi que la maison mère « ne laisse qu’une marge de manœuvre limitée à la direction d’IBM France ».

Un résultat d’exploitation de 13 M€ en France en 2014

Au niveau mondial, IBM a enregistré une baisse de chiffre d’affaires sur les douze derniers trimestres (-12% sur le premier trimestre 2015 par rapport à l’an dernier). Pour contrebalancer les baisses de revenus sur ses divisions Matériels, Logiciels et Services, le groupe américain investit de façon conséquente sur d’autres marchés : le cloud, l’analytique, le mobile et l’Internet des objets. En 2014, son chiffre d’affaires de 92,8 milliards de dollars avait baissé de 6% par rapport à 2013, avec un résultat net de 15,8 milliards, en baisse de 7%. En France, les comptes viennent d’être publiés pour 2014, montrant un résultat d’exploitation de 13 millions d’euros, indique la CGT IBM France, « malgré les provisions passées pour restructurations », sur un chiffre d’affaires de 2,27 milliards d’euros.