Pasc@line, association créée en 2006 par Syntec Numérique qui réunit plus d'une soixantaine d'écoles d'ingénieurs, a publié aujourd'hui les résultats d'un observatoire focalisé sur la thématique suivante: Economie numérique  innovation et enseignement quelles conséquences ? « Cet observatoire a été mis en place pour analyser, mesurer et anticiper les impacts des usages de numérique sur la recherche, l'innovation, la vie des entreprises, l'économie et la société » , a  précisé Alain Bravo, président de l'Observatoire de l'association Pasc@line et directeur général de Supélec, à l'occasion d'un point presse. Selon lui, la question est de savoir si les jeunes générations sont préparées à intégrer cette nouvelle culture et si les professionnels de l'enseignement et de la formation possèdent les outils et les pistes pour pouvoir les transmettre. Le rapport qu'il a piloté préconise la mise en place, dans les universités, de cursus pour les jeunes diplômés et pour les professionnels, offrant un complément de formation pluridisciplinaire et professionnalisant orienté sur les métiers du logiciel et de l'Internet. Il recommande de favoriser la création de cours liés aux métiers du numérique : chef de projet, logiciel, marketing sur Internet, gestion de contenus en droit et Internet, multimédias et développement durable, et enfin formation à la préservation des données numériques sur le long terme.

Décloisonner les disciplines d'enseignement

Le document recommande également d'intégrer plus systématiquement des modules de professionnalisation à la dernière année des formations initiales en sciences et technologies de l'information. Cette spécialisation serait définie en partenariat entre l'établissement d'enseignement supérieur et les entreprises du secteur. L'étude conseille aussi de construire un plan de formation supérieur dans le domaine de la simulation numérique et de son application aux diverses disciplines.

L'un des autres enseignements de cet Observatoire  porte sur la pratique d'un enseignement plus transversal. Le numérique devra explicitement être mis en lumière dans chaque domaine et la pédagogie, dépasser le traditionnel enseignement par discipline. Le rapport note bien une progression de l'interdisciplinarité à travers les regroupements à marche forcée que connaît aujourd'hui l'enseignement supérieur. Mais la pratique reste encore majoritairement cloisonnée. 

Ouverture à l'international

Enfin, la technologie devra être combinée à de nombreux autres facteurs pour générer une innovation qui créera de la valeur. Or, d'après le document, on observe un décalage dans les établissements d'enseignement supérieur entre une vision de l'innovation centrée sur la  R&D  et les brevets,et la réalité des entreprises. Le rapport milite pour une coopération entre les établissements d'enseignement supérieur IT et ceux dédiés à la gestion. In fine, une attention particulière sera apportée aux problématiques des PME.

L'ouverture à l'international devra, en outre,passer, au-delà des pratiques actuelles d'échanges et de doubles diplômes, par une collaboration avec des établissements étrangers sur des projets mixtes, en phase avec l'esprit des étudiants et leurs pratiques professionnelles futures. L'Approche Compétences conforme aux recommandations du cadre européen des compétences (EQF - European Qualification Framework) devrait rendre les diplômes plus  lisibles à l'international et favoriser ainsi les échanges et l'intégration des jeunes diplômés européens sur le marché du travail.

Illustration : Alain Bravo, président de l'Observatoire Pasc@line. Crédit photo: D.R