Quelqu'un a-t-il connaissance d'un brevet antérieur à juin 1997 pouvant décrire les mécanismes de l'ETL ? Observatrice pointilleuse des affaires juridiques de l'industrie informatique, Pamela Jones, qui tient le site Groklaw, s'est lancée dans une nouvelle quête, après sa prise de position contre SCO. L'ETL englobe tous les outils capables d'extraire des données, de les transformer et de les réinjecter dans une base. Or JuxtaComm se déclare possesseur d'un brevet couvrant ces techniques, et a attaqué cet été à peu près tous les éditeurs susceptibles de les mettre en oeuvre. La plainte de JuxtaComm, déposée le 17 août dernier au Texas, concerne rien moins qu'Ascential Software (qui appartient à IBM), Business Objects (racheté par SAP), CA, Cognos, DataMirror (racheté par IBM), Fiorano Software, Hummingbird (racheté par Open Text), IBM, Informatica, Information Builders, Intersystems, iWay Software (filiale d'Information Builders), MetaStorm, Microsoft, Open Text, Software AG, Sybase et WebMethods (racheté par Software AG). Objectif dès 2004 : prendre une part d'un marché de 70 Md$ On notera l'absence d'Oracle, qui avait conclu un accord quelques mois auparavant. D'après un consultant qui a suivi l'affaire, la transaction ne se serait montée qu'aux alentours de 2 M$, dans la mesure où l'offre ETL d'Oracle n'était guère développée. Mais toujours selon lui, Teilhard Technologies, maison mère de JuxtaComm, a de grandes ambitions en matière de monétisation de portefeuille de brevets. D'après lui, le chiffre astronomique de 138 Md$ aurait été cité lors d'une assemblée générale et repris sur un forum, aujourd'hui inaccessible. Toujours est-il que dans un communiqué de presse paru en 2004, lors de l'acceptation du brevet par les autorités canadiennes, Teilhard Technologies avait expliqué que grâce à cela, il pourrait capter une part d'un marché de l'EAI (intégration des applications d'entreprise) valorisé alors à 70 Md$. Alors qu'Oracle a négocié, d'autres sont allés au procès. DataMirror a essayé de faire valoir que le but de sa technologie de réplication de données était relativement le même que celui de l'ETL, mais la technologie pas identique, sans succès jusqu'à présent. De son côté, Intersystems a répondu à la Cour qu'il ne violait pas le brevet incriminé, et ajouté que ce dernier était de toute façon invalide. La quête de Groklaw devrait aider l'éditeur à ficeler son dossier. Néanmoins, si on se souvient d'éditeurs comme New Era of Networks ou Ardent Software qui opéraient à l'époque depuis déjà un certain temps, leur propriété intellectuelle n'était pas encore établie.