Le traité ACTA (Anti-Counterfeiting Trade Agreement) qui vise à lutter au niveau international contre la contrefaçon et qui concerne notamment les médicaments, les marchandises contrefaites, mais aussi le téléchargement illégal sur internet, rencontre une véritable opposition des citoyens européens. Ils craignent de voir leur information et leur liberté sur internet limitées. Ainsi, de nombreux citoyens ont défilé dans les rues en Suède, en Slovénie, en France et en République tchèque. Un appel à une mobilisation générale contre le traité a été lancé pour le 11 février prochain.

Les politiques aussi commencent à se mobiliser contre le traité. Ainsi le rapporteur de l'ACTA au Parlement européen a démissionné le jour même de la signature de l'Accord au Japon. Quant à l'ambassadrice slovène au Japon, Helena Drnovsek Zorko, s'est d'ailleurs excusée publiquement pour avoir signé le traité comme on le lui avait ordonné. En Pologne, le premier ministre, Donald Tusk, a annoncé la suspension du traité.

En Suisse aussi, les opposants à ACTA se font entendre. Le Parti Pirate a lancé un site web dédié à ce sujet. On peut y lire: « Nous exigeons l'arrêt des négociation et leur publication de manière transparente. Il existe de fortes indications qui nous laissent penser qu'ACTA va interférer avec les libertés civiles des citoyens.»

Pour mémoire, ACTA est en discussion depuis plusieurs années en toute discrétion et la Suisse a rejoint la table en 2006. Les négociations officielles ont débuté en 2008 pour aboutir à un accord en octobre 2010. Il a été signé par un premier groupe de pays (Australie, Canada, République de Corée, Etats-Unis, Japon, Maroc, Nouvelle Zélande et Singapour) le 1er octobre 2011. En raison de procédures de validation internes particulières, l'UE et ses Etats membres, le Mexique et la Suisse ne l'ont pas encore signé. Ils ont jusqu'au 1er mai 2013 pour le faire. Le texte final a été ratifié par le Comité exécutif de l'UE le 26 janvier 2012 au Japon.

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