« Nous essayons de consolider les actions en cours et de les faire porter par un comité de pilotage de haut niveau, avec des managers pour porter le message, et éventuellement augmenter les objectifs », continue Emmanuel Martinez. Le DSI, le directeur du développement durable, le directeur environnement groupe, des membres du comité de direction, devraient en faire partie. Y seraient aussi intégrées des responsables dans les différents pôles : immobilier, achats, etc. Au départ, le programme est une démarche commune de la DSI et du développement durable. « La direction des systèmes d'information a davantage la main car elle connaît la technique, et le DSI connaît les différents DSI de l'entreprise. Nous, au développement durable, nous sommes là pour leur donner les impulsions, les aider avec nos compétences sur l'environnement. Mais c'est ensemble que nous avons informé le comité de suivi de la neutralité carbone, de notre programme green IT. Nous travaillons en binôme.» Les déplacements professionnels et la consommation de papier sur la sellette Le programme green IT de la Société Générale aborde les deux facettes de la question. Il s'attelle à alléger le poids des TIC sur l'environnement, mais compte aussi les utiliser comme levier pour diminuer l'empreinte carbone de l'entreprise. « Le 2e impact sur les émissions de GES de la société, ce sont les déplacements professionnels et le 3e, c'est le papier. Or l'IT est présente dans les deux, rappelle ainsi Emmanuel Martinez. Il s'agit de dématérialiser pour consommer moins de papier. Et pour jouer sur les déplacements, il s'agit de choisir plutôt le train sur des courtes distances, mais pour les moyennes ou longues distances, d'opter pour la visioconférence ou la téléprésence. » En France le papier recyclé représente un tiers de la consommation. Et, entre 2007 et 2008, l'ensemble du groupe est passé de 15,2% à 21,4%. Et l'entreprise a lancé un appel d'offres dans douze pays dont l'Hexagone pour encourager l'approvisionnement en papier de ce type, ou au moins en papier avec des écolabels relatifs à la gestion durable des forêts et à la fabrication. Des bonnes pratiques et des matériels idoines encouragent aussi la diminution de la quantité utilisée. Et en France, un reporting trimestriel de la consommation sert d'outil de pilotage sur ce sujet. Un questionnaire développement durable dans les appels d'offres IT Le papier n'est pas le seul à faire l'objet de critères environnementaux dans les appels d'offres. L'ensemble des fournisseurs IT sont soumis à un questionnaire développement durable. L'écoconception, la proportion de matériel recyclable, la consommation énergétique font partie de la liste de critères étudiés. Mais « nous venons d'ajouter des questions sur les transports et la prise en compte des émissions de CO2 », précise Emmanuel Martinez. Toujours pour se doter de TIC moins polluantes, la Société Générale a mis en place une politique DEEE (Déchets d'équipements électriques et électroniques) pour le groupe. Classique ? A l'échelle d'une multinationale, pas tant que ça. En France, l'entreprise a confié la mission à ACVO, entreprise dite « adaptée », qui emploie des personnes handicapées et malades mentales. L'effort est donc à la fois environnemental et social. Mais la Société Générale s'est aussi attachée à responsabiliser les DSI de ses filiales dans des pays où la filière du recyclage est inexistante ou peu fiable. Elle a réalisé des guides de bonnes pratiques et mis en place des procédures strictes de reporting. Greenpeace avait mis en exergue les dégâts sanitaires autant qu'environnementaux que pouvait engendrer l'absence de filière, en particulier en Afrique. Quand les matériels sont donnés à des associations par exemple, les DSI sont chargés de vérifier le bon fonctionnement de celles-ci tout au long de la chaîne. Des outils pour les bâtiments intelligents