Le 23 mars, le Club des Dirigeants Réseaux et Télécoms fêtait ses 5 ans autour d'un dîner d'anniversaire où la discussion a largement tournée autour de la fin du RTC (réseau téléphonique commuté). « Il est de notre devoir d'attirer l'attention sur le sujet », a déclaré Stéphane Grasset, le président du CDRT, après être revenu sur les événements marquants de ces cinq dernières années. L'association, qui compte aujourd'hui 110 adhérents pour 90 sociétés représentées (revendeurs, intégrateurs, opérateurs, éditeurs et équipementier), publie en outre un livre blanc sur cette problématique en partenariat avec Scholé Marketing. Nicolas Amestoy, le fondateur de ce cabinet d'études, était présent lors de l'événement pour en détailler les conclusions. Il a d'abord tenu à rappeler que les premières vagues de fermetures de lignes arriveraient au plus tôt courant 2020. « Les premières études sur la fermeture des lignes sont en court. Des tests seront ensuite menés en Bretagne dès 2018 », ajoute le dirigeant.

Il faut accélérer la cadence

Si le délai paraît confortable, le chantier à réaliser est immense. « Aujourd'hui, il y a encore 4 millions d'abonnements analogiques dont une très grande partie appartient à des entreprises », explique Nicolas Amestoy. Si l'avènement des boxes multi-services a largement démocratisé l'usage de l'IP dans les foyers, ce n'est pas le cas dans l'entreprise ou 70% des lignes sont encore en RTC. Et la situation évolue lentement. « Si nous continuons au rythme du renouvellement actuel, nous auront encore 2,7 M de lignes RTC en 2035. Il faut accélérer le mouvement », prévient le dirigeant de Scholé Marketing. D'autant plus que le RTC ne concerne pas uniquement la téléphonie mais aussi les fax, les terminaux de paiement, les lignes d'alarme, d'assesseurs ou encore des caméras de surveillance.

Le problème est que les entreprises ont beaucoup de mal à saisir les enjeux de la fin du RTC. « Elles n'ont pas besoin de passer à l'IP et ne comprennent pas pourquoi elles devraient changer. Contrairement à ce qu'assure Orange, cela leur suffit largement », s'énerve le représentant d'un opérateur présent dans la salle. Par ailleurs, encore faut-il qu'elles soient au courant. « Ce n'est pas le cas de la majeure partie d'entre elles, nous avons un gros travail d'information à mener », conclut Philippe Sordet, le vice-président du CDRT.