Le Ceisar en a également profité pour sonder les présents sur les grandes idées qu'il défend. En premier lieu, le découpage du SI en solutions s'appuyant sur une fondation commune. Cette fondation doit rassembler tout ce qui est commun, réutilisable - ce qui peut représenter jusqu'à 70% du SI, selon Pierre-Frédéric Rouberties. D'après Jean-René Lyon, « des fondations puissantes permettent de réduire de moitié les charges et les délais des projets ». Et de demander aux votants: « Y croyez-vous ? ». Réponse : oui, à près de 79%. Commentaire de Jean-René Lyon, qui a fait toute sa carrière en vantant l'idée de composants réutilisables: « Il y a de l'espoir ! » Autre grande idée, l'utilisation de moteurs de règles et/ou de moteurs de workflow/BPM, afin de donner une plus large part au paramétrage, qui accroît la souplesse des solutions évolutives. Les votants ont jugé le recours à ces outils souhaitable, à plus de 82%. Mais les utilisent-ils ? 62% disent le faire dans moins de 10% des cas, 22% dans moins de la moitié des cas et 16% dans presque tous les cas. Le chef de projet devrait maîtriser l'architecture de la solution Les méthodes de gestion montrent aussi un fort décalage entre l'idéal et la pratique. Exemple: sachant que les gens se plaignent de devoir passer trop de temps avec trop d'interlocuteurs, il serait plus efficace, dans le cadre d'une approche itérative, que des acteurs du métier soient impliqués avec l'équipe IT. 92% des votants se sont dit d'accord. Quant à le pratiquer chez soi, c'est non à plus de 60%. Le chef de projet lui-même devrait passer d'un rôle finalement très administratif à un rôle de constructeur, maîtrisant l'architecture de la solution. Plus de 83% des votants ont opiné. Pour dire ensuite que ce n'était pas le cas chez eux, à 60%. Les dirigeants du Ceisar ont ensuite tenté de faire passer un message offensif, expliquant que les périodes de crise étaient les plus propices pour investir dans des projets de transformation. « Ce sont ces entreprises qui seront les mieux préparées pour la sortie de crise », nous a confié Pierre-Frédéric Rouberties. Mais d'avouer que dans la mesure où les projets de transformation et d'établissement de fondations sont des investissements à long terme, sans sponsor métier, il reste à trouver le moyen de convaincre les directions générales de financer les projets. Une gageure.