Quelques jours seulement après qu'elle en eut évoqué l'idée, Nathalie Kosciusko-Morizet a confirmé la tenue d'un 'Grenelle des antennes'. La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique avait indiqué la tenue de cet événement après la condamnation de Bouygues Télécom à démonter une antenne-relais en raison du risque sanitaire qu'elle présentait. A l'occasion du débat au Sénat sur la quatrième licence 3G, Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé que la réunion de ce Grenelle aura lieu le 19 mars. Il réunira « opérateurs de téléphonie, radiodiffuseurs, associations d'élus et de consommateurs, scientifiques » et devrait se concentrer sur les dangers pour la santé engendrés par les ondes électromagnétiques. Plus particulièrement, les acteurs se pencheront sur la contradiction entre les craintes suscitées par les risques sanitaires - qui peuvent conduire, on l'a vu, la justice à ordonner le démontage d'antennes - et l'obligation qu'ont les opérateurs de couvrir tout le territoire. « Les élus locaux ne sont pas bien armés pour répondre à ces inquiétudes. Elles en viennent à gagner les opérateurs eux-mêmes qui s'interrogent désormais sur la possibilité de respecter leurs engagements », a indiqué la secrétaire d'Etat. La Commission européenne accepte des seuils 10 à 100 fois plus élevés que certaines régions européennes Autre chantier du Grenelle des antennes : « Nous pourrons procéder à des comparaisons internationales [en termes d'émission d'ondes électromagnétiques] et nous interroger sur la très grande disparité des normes selon les pays », a expliqué NKM. Les différences de réglementation d'un pays européen à l'autre entretiennent les craintes sur les risques sanitaires en faisant naître une question : au-delà de quelle quantité d'ondes émise la population est-elle en danger ? Les pouvoirs publics français n'ont, jusqu'alors, guère contribué à y répondre. « Nous nous contentons, souligne le sénateur Jean Desessard, de suivre la recommandation de la Commission européenne dont les seuils, compris entre 41 volts et 61 volts par mètre, sont trop élevés par rapport à ceux appliqués par nos voisins européens : 4 volts par mètre en Suisse, 0,6 volt en Toscane, à Salzbourg ou à Valence, en Espagne. »