Selon le cabinet d'études iSuppli, « le prix de la DRAM, cette mémoire utilisée dans la majorité des processeurs que l'on retrouve dans les ordinateurs de bureau, les ordinateurs portables et les serveurs, a fait un bond de 7 % après le tremblement de terre, avant de se stabiliser. » Elpida Memory, le principal fabricant de DRAM au Japon, a fait savoir de son côté que ses usines de fabrication de DRAM n'avaient pas été affectées par le séisme. Sa principale usine se trouve à Hiroshima, dans le sud-ouest du Japon, soit à plus de 800 kms de la région où s'est produit le tremblement de terre.

Des dommages avec les séismes

Alors que les usines japonaises produisant de la mémoire NAND et DRAM semblent être sorties relativement indemnes du séisme de magnitude 8.9, certains des plus grands fournisseurs mondiaux de matériaux essentiels pour la fabrication des puces, notamment les plaquettes de silicium sur lesquelles sont gravées les processeurs, ont dû arrêter leur production. Sumco Corporation et Shin-Etsu Chemical, qui fournissent la plupart des plaquettes de silicium utilisées dans le monde, ont dû cesser leur production, certaines de leurs usines étant situées à proximité de la région où le tsunami a balayé des villages entiers et endommagé les systèmes de refroidissement de l'une des centrales nucléaires japonaises. Sumco a déclaré que son usine de Yonezawa avait été fermée après le séisme. Selon un premier bilan, aucun employé n'a été blessé, et Sumco espère remettre l'usine en route après avoir fait des vérifications de sécurité. En ce qui concerne Shin-Etsu Chemical, trois de ses usines, respectivement situées à Annaka, Kamisu, et Nishigo Village, ont été arrêtées après le tremblement de terre.

Les équipements de production de deux d'entre elles - Kamisu et Nishigo Village - ont été endommagés, et « à l'heure actuelle, l'entreprise ne sait pas combien de temps il lui faudra pour rétablir ces équipements et ces installations, » a indiqué Shin-Etsu dans un communiqué. Selon le Crédit Suisse, Sumco détient 35 % des parts du marché de la plaquette de silicium 300 millimètres, tandis que Shin-Etsu en détient 30 %. « Au total, les entreprises japonaises fournissent 72 % de l'ensemble des plaquettes de silicium au niveau mondial, » a commenté la banque d'investissement.

Les pannes de courant ralentissent la production de plaques de silicium

Les entreprises s'attendent également à des pannes de courant qui risquent de perturber leur production. Selon Tokyo Electric Power Co., en plus des centrales nucléaires, des centrales thermiques et hydroélectriques ont également été arrêtées après le tremblement de terre. Près d'un tiers de ses installations ont été mises hors circuit par le séisme. Depuis lundi, la compagnie d'électricité, qui s'emploie à rétablir le courant, a procédé à plusieurs coupures d'électricité qui ont affecté la population et les entreprises situées dans le nord du pays.

Certains géants du processeur, comme Taiwan Semiconductor (TSMC) et le sud-coréen Samsung Electronics, ont fait savoir qu'ils ne s'attendaient pas à subir un impact à court terme du au manque d'approvisionnement en plaquettes de silicium. Certes, les fabricants de puces conservent toujours des stocks de plaquettes et peuvent aussi compter sur les distributeurs. Mais si la situation actuelle se poursuit, elles pourraient en ressentir les effets. Selon les estimations faites par le Crédit Suisse, « les fondeurs, les fournisseurs de plaquettes et les distributeurs disposent d'un stock qui leur permettrait de tenir 1 à 2 mois. Mais, si le défaut d'approvisionnement perdure, leur activité serait touchée. »