Selon une étude menée par TNS Sofres pour le Conseil national de l'ordre des médecins, 91% des Français sont favorables à l'utilisation des nouvelles technologies dans le secteur de la santé. Etonnamment, les médecins manifestent un enthousiasme plus mesuré. Ils sont 68% à estimer que la mise en place du dossier médical informatisé leur sera réellement utile dans l'exercice de leur métier, et 62% à juger pertinent le déploiement d'une messagerie professionnelle sécurisée. Parmi les avantages du développement des TIC dans la santé, les médecins citent en priorité l'amélioration de la coopération entre professionnels (48%), la centralisation des informations médicales des patients et l'accélération des échanges entre médecins (38%). C'est essentiellement la transparence qui motive les attentes des patients dans l'Hexagone. Ils souhaitent pouvoir consulter les informations échangées entre médecins à leur sujet (75%) et savoir qui a eu accès à leur dossier médical (78%). En ce qui concerne la carte vitale, la confiance est de rigueur puisque 85% des personnes interrogées ne voient pas d'inconvénient à ce qu'elle donne accès à l'ensemble de leurs informations médicales. Les 15% restants n'y sont pas formellement opposés mais préfèrent donner leur accord au préalable. S'ils plébiscitent l'entrée des TIC dans la santé, les Français devront néanmoins faire preuve de patience. Le chantier du dossier médical personnel a pris beaucoup de retard , comme l'a souligné la Cour des comptes en février dernier, dénonçant l'immobilité des groupements d'intérêt public (GIP) créés en 2005 pour mettre en oeuvre le DMP. Depuis, le gouvernement a décidé de fusionner les trois principaux GIP au sein d'une même entité, l'Asip (Agence des systèmes d'information partagés de santé), dirigée par Michel Gagneux et chargée de redynamiser le DMP. « Cette consolidation permettra d'améliorer le pilotage du projet qui, jusqu'à présent, était éparpillé entre diverses institutions qui, au mieux, ne communiquaient pas, et au pire entraient légèrement en concurrence », explique Yannick Motel, délégué général du Lesiss, un groupement d'industriels des systèmes d'information sanitaires et sociaux. Il souligne également « la logique de concertation de l'Asip, qui tient compte des avis de tous les acteurs : patients, praticiens et industriels. »