D'après un secrétaire d'état à la Défense, une agence d'espionnage étrangère serait responsable de l'attaque la plus sérieuse à l'encontre du réseau informatique du Pentagone. Elle était parvenue à insérer une clef USB contenant un code malveillant sur un ordinateur de l'armée américaine situé au Moyen-Orient. Dans un article du Washington Post, basé lui-même sur un futur article de Foreign Affairs, il est décrit que le virus pourrait bien avoir transféré des secrets et plans de l'armée sur des serveurs basés en dehors du territoire américain. L'auteur, le secrétaire adjoint à la Défense William J. Lynn, expose que cet incident est à l'origine de la stratégie de défense actuelle du Pentagone, qui inclut des moyens de détecter les intrus sur le réseau et qui avait interdit, en novembre 2008, l'usage des petits appareils de stockage dans le complexe. Cette interdiction s'est depuis légèrement assouplie, autorisant un usage limité de tels dispositifs.

De véritables risques


Dans l'article en question, William J. Lynn ne divulgue pas le pays ayant orchestré l'attaque, ni quels secrets militaires ont été éventuellement dérobés. Il indique toutefois que « une douzaine de programmeurs peuvent, s'ils trouvent une vulnérabilité à exploiter, menacer le réseau logistique complet des Etats-Unis, voler des plans, neutraliser les capacités des services d'intelligence et gêner les potentielles frappes militaires sur des ennemis ». C'est d'ailleurs pour protéger ces éléments qu'a été créé fin 2009 le Cyber Commandement militaire. Le responsable ministériel informe à ce propos que plus de 100 organisations étrangères d'espionnage tentent de s'introduire dans les réseaux américains. Alors que l'attaque de 2008 avait été tenue volontairement secrète, il est temps, selon lui, d'informer l'opinion des risques présents sur les réseaux informatiques en montrant que même celui du Pentagone n'a pas été épargné.

Illustration : William J. Lynn III, Secrétaire Adjoint à la Défense Américaine
Crédit Photo : D.R.