Un peu plus d'un an après la sortie de Visual Studio 2012, Microsoft a lancé officiellement, hier à New York, la version 2013 de son environnement de développement intégré (IDE) Visual Studio dont la plupart des fonctionnalités avaient été déjà découvertes en mode preview au cours des derniers mois. Parmi les nouveautés à venir, l'IDE va se compléter d'un ensemble de services accessibles dans le cloud public de l'éditeur, Windows Azure, sous le nom de Visual Studio Online et qui vont notamment permettre aux équipes de développeurs de collaborer en ligne. Un IDE allégé, baptisé Monaco (toujours en mode preview donc) fournit un environnement de coding disponible à partir d'un navigateur pour bâtir des services dans le cloud. Un autre service, Application Insights (pour l'instant en mode d'accès limité), permettra de développer en mode agile et de collecter des données de télémétrie sur les applications et sur leurs performances, a expliqué ce matin lors d'une conférence téléphonique Meryem Tom, directrice marketing de la division développeurs Plateforme et Ecosystème de Microsoft France.

Avec Visual Studio 2013, Microsoft continue à améliorer les aspects DevOps de son IDE, domaine sur lequel il met l'accent depuis plusieurs versions. L'adoption des pratiques DevOps, qui progressent, conduit à mettre en place une collaboration rapprochée entre les développeurs et les équipes IT opérationnelles. Microsoft a également annoncé avec la sortie de Visual Studio 2013 un partenariat avec Xamarin, ce dernier permettant de développer des apps mobiles natives pour iOS, Android et Windows à partir du même code. L'accord, à la fois technique et commercial, va donner accès aux technologies de Xamarin  au sein de Visual Studio. Xamarin s'intègre entièrement avec les projets de bibliothèques portables de Microsoft, facilitant le partage de code entre terminaux.

Tester  ses applications sur plusieurs navigateurs web

Parmi les différentes évolutions de Visual Studio 2013, une dizaine de nouveautés se distinguent particulièrement, a souligné ce matin Sébastien Cantini, spécialiste technique de la solution chez Microsoft France. Parmi celle-ci, CodeLens fournit des informations au développeur en les affichant au haut de l'écran. « Un affichage tête haute, directement dans Visual Basic, mis à jour en temps réel en fonction de ce qui arrive de Team Foundation Server », explique Sébastien Cantini. Par exemple sur l'exécution des tests unitaires, sur l'analyse d'impact ou sur les modifications apportées.

Autre nouveauté, Browser Link permet de tester ses développements sur plusieurs navigateurs web. La connexion entre ces derniers et Visual Studio s'appuie sur SignalR, une technologie qui assure une communication bi-directionnelle entre serveur et client, et que Microsoft a rendue disponible en Open Source. Pour obtenir des détails sur leur code, les développeurs se servaient auparavant de Go to Definition pour avoir la définition d'une classe ou d'une méthode. Désormais, Peek Definition leur évite de sortir de leur contexte en leur montrant les mêmes informations directement dans leur code, explique Sébastien Cantini.

Dans un autre domaine, le Hub Performance et Diagnostics va permettre d'optimiser les performances de l'application développée en termes de consommation électrique. En fonction du projet, on voit ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire, par exemple pour préserver l'autonomie de la batterie dans le cas d'apps mobiles. Quant aux entreprises qui exploitent les services Office 365 dans le cloud, elles pourront maintenant développer dans Visual Studio 2013 des applications métiers qui seront automatiquement intégrées aux outils bureautiques qu'elles utilisent en ligne.

Team Foundation Server historise les projets

La version 2013 de l'IDE s'accompagne aussi d'évolutions du côté de Team Foundation Server », la solution de gestion du cycle de vie des applications. « Il y a trois grosses innovations », a résumé ce matin Sébastien Cantini en citant d'abord Agile Portfolio Management qui permet de faire la hiérarchie de backlogs. C'était déjà possible avec la version 2012, mais on peut maintenant avoir une vision sur plusieurs équipes, chaque « user story » étant associée à une équipe. Deuxième avancée, le « team room » historise tout ce qui se passe dans un projet au fil des jours. Le développeur absent une journée peut retrouver tous les bugs résolus la veille, les fonctionnalités qui ont été demandées, etc.

Enfin, il est maintenant possible d'utiliser les ressources du cloud Azure pour faire du test de charge alors « qu'il fallait auparavant monter spécialement des environnements pour faire ces tests et les recréer à chaque fois », rappelle le spécialiste technique de Microsoft France. « Là, des agents sont pré-provisionnés dans Azure et si l'on en a besoin d'un certain nombre pour simuler 5 000 utilisateurs pendant une heure, ces agents seront dédiés à 100% au client qui le demande avant de revenir ensuite dans le pool disponible pour les autres utilisateurs », explique Sébastien Cantini. Un service payé au nombre d'utilisateurs demandés.

Quant à Visual Studio Online qui se prépare, il n'est pas question pour l'instant qu'il remplace à terme l'actuel IDE, a précisé hier à New York S.Somasegar, vice-président corporate, responsable de la division développement chez Microsoft. Sa vocation est d'apporter des services complémentaires à l'environnement : collaboration, télémétrie, compilation d'applications, tests de charge...