Microsoft ne nommera pas sa version de Windows XP dépourvue de son lecteur multimédia Windows Player, « Windows XP Reduced Media Edition ». Cette décision fait suite aux critiques de la Commission européenne. Celle-ci a imposé l'an passé à l'éditeur de diffuser en Europe une version allégée de Windows XP pour favoriser la concurrence dans les lecteurs et codecs multimédias. Selon le porte-parole de Microsoft, Jim Desler, le nom de Windows XP Reduced Media Edition est respectueux « de l'esprit des compromis que nous avons acceptés ». Et d'assurer que l'éditeur « travaille actuellement avec la Commission à des noms alternatifs ».

A travers cette vigilance, la Commission européenne veut s'assurer que Microsoft ne fera rien qui puisse détourner les consommateurs de son Windows XP allégé. Selon un porte-parole de la Commission, interrogé par IDG News Service, l'éditeur « ne doit rien faire qui rende cette version moins attractive ».

Un système qui n'attire pas les constructeurs

Et, manifestement, les inquiétudes de la Commission sont justifiées. Ainsi, Dell, HP et Fujitsu-Siemens, trois des quatre principaux constructeurs de PC en Europe, n'ont pas prévu de commercialiser d'ordinateur avec Windows XP dépourvu de son lecteur multimédia. IBM prévoit quant à lui de conduire des tests avant toute décision et Acer n'a pas répondu aux questions d'IDG News Service.
HP et Fujitsu-Siemens invoquent "l'effort commercial supplémentaire" que nécessiterait la commercialisation de cette nouvelle mouture de Windows. Un argument qui laisse dubitatif face au système de commande en ligne du premier. Mais les deux constructeurs estiment que les consommateurs ne s'y intéresseront pas, surtout si la version allégée et la version normale sont au même prix.
Si la décision de la Commission peine à avoir un impact immédiat, elle risque cependant d'avoir des conséquences à long terme. Microsoft a dû ouvrir certaines interfaces à des concurrents et pourrait y réfléchir à deux fois avant d'intégrer de nouvelles technologies à son système d'exploitation. L'éditeur y a déjà intégré un pare-feu sans qu'aucun éditeur tiers ne s'en émeuve mais peut-être n'en sera-t-il pas de même pour des filtres antispams généralisés à Outlook Express, un antispyware ou encore un antivirus.