Selon un document transmis vendredi dernier aux autorités de régulation des Etats-Unis, Oracle procède actuellement à des coupes  en Europe et en Asie. Ces suppressions - qui interviennent quelques mois après l'acquisition de Sun Microsystems par le californien - visent officiellement à « éliminer les redondances et améliorer l'efficacité ». La firme a par ailleurs indiqué qu'elle allait provisionner, cette année, quelque 825 millions de dollars de charges supplémentaires au titre de la fusion, dont 550 millions de dollars à 650 millions de dollars consacrées aux indemnités de départ.
La part restante des charges inclut 115 millions de dollars de coûts d'installation et 60 millions de dollars de frais de résiliation de contrats, qui viendront s'ajouter aux 325 millions de dollars de charges déjà annoncées par l'éditeur.

Pour l'heure, l'on ignore encore le nombre de postes qui seront supprimés, ni leur répartition. En France, la direction de la communication s'est refusée à tout commentaire. Reste que la maison mère a commencé à aviser les employés de leur départ depuis le 28 mai dernier.

6 000 coupes chez Sun depuis 2008

Au moment du rachat de Sun par la compagnie de Redwood en avril 2009 pour 7,4 milliards de dollars, plusieurs analystes avaient estimé que des coupes plus importantes seraient à prévoir [NDLR rappelons qu'en octobre 2009, Sun avait déjà supprimé 3 000 emplois, soit 10% de ses effectifs, après en avoir réduit 6 000 en 2008]. Certains avaient même estimé que l'éditeur allait se séparer de la moitié des effectifs de Sun, condition sine qua non pour que la société renoue avec les profits. En janvier dernier, le PDG d'Oracle Larry Ellison avait alors rejeté les prévisions des analystes avec colère, les qualifiant « d'hautement irresponsables. « La vérité est que nous prévoyons  d'embaucher 2 000 collaborateurs au cours des prochains mois afin de renforcer les deux activités, soit deux fois plus que le nombre de  personnes qui seront remerciées », avait précisé, à cette époque, le dirigeant aux journalistes et aux analystes. Il avait ajouté « qu'il ne s'agissait pas de couper dans les effectifs de Sun pour que la société revienne à la rentabilité, mais plutôt de la conduire vers les profits. »

Cette information est loin d'être une surprise. En effet, en attendant que la Commission Européenne donne son aval à Oracle pour le racheter, le constructeur californien perdait environ 100 millions de dollars chaque mois, aux dires du CEO d'Oracle lui-même.

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