(Source EuroTMT) Depuis plusieurs années, Numéricâble a tout misé sur un seul axe de communication, être l'opérateur le plus rapide de France. Longtemps, ce discours a, surtout, servi d'alibi pour détourner l'attention des véritables problèmes commerciaux, techniques et financiers de l'entreprise. Ce qu'avait implicitement reconnu Pierre Danon lors de sa première conférence de presse tenue quelques semaines après avoir été nommé à la présidence du câblo-opérateur en juin 2008. Il y a un an, Pierre Danon pouvait se féliciter du début d'amélioration des relations avec la clientèle, et affichait un vaste plan de développement commercial, tout en poursuivant ses investissements pour moderniser son réseau. Mais le même lancinant discours sur le « très haut débit » proposé par Numéricâble grâce à son réseau FTTB tournait toujours dans le vide, faute d'une offre de services et de contenus permettant de le rendre concret.

Une énorme dette à gérer

Et puis la réalité financière a rattrapé l'entreprise, l'obligeant à mettre en sourdine ses ambitions pour tenter d'éviter le naufrage en raison d'une énorme dette de 3,6 milliards fin 2008). Entre les investissements dans l'infrastructure et le réseau commercial et le remboursement de la dette, ce fut la deuxième option qui s'imposa. D'où une année perdue pour Numéricâble dans sa tentative de reconquête.

Pour autant, les dirigeants du câblo-opérateur n'ont rien perdu de leur éternel optimisme. Comme on pouvait le craindre, la conférence de presse tenue mercredi 5 mai a, une fois encore, vanté la qualité du réseau maison, présenté, études indépendantes à l'appui, comme le plus rapide de l'hexagone. Mais à la différence des années passées, Numéricâble a décidé de donner un sens. L'opérateur a annoncé le lancement d'ici à la fin de l'année d'un service VOD 3D. Si quelques diffuseurs comme BSkyB ont déjà promis le lancement d'une chaîne 3D, le service promis par Numéricâble constitue une grande première, que ses concurrents FAI DSL ne vont pas pouvoir copier immédiatement, compte tenu de la voracité en bande passante de la VOD 3D.

Photo : Pierre Danon, PDG de Numéricâble (D.R.)