Les jours heureux de Linux dans les salles de serveurs seraient-ils comptés ? Sans être totalement pessimiste, le système d'exploitation Open Source connaît une série de revers qui remettent en cause sa croissance continue dans ce secteur. En effet, pour la première fois depuis 1998, selon IDC, les revenus générés par les ventes de serveurs Windows au premier trimestre 2007 ont dépassé ceux générés par celles de serveurs Linux. Les premiers ont enregistré une croissance de 10,4%, à 4,8 Md$, tandis que les seconds ont cru de 10% et généré seulement 1,6 Md$. A côté de ces chiffres, quelques grands comptes - comme Unilever, Areva Challenges, Overstock.com ou Jelly Belly - qui étaient pourtant passés au tout Linux dans leurs salles de serveurs, font désormais le chemin inverse et achètent de nouveau des produits estampillés Microsoft. Pour Jelly Belly, le choix a été motivé par l'instabilité du logiciel de réseau privé virtuel installé sur Linux : « Au moins trois fois par semaine, nos télétravailleurs ne pouvaient se connecter au réseau. Les problèmes étaient si fréquents que nous planifions les temps de réparation à chaque fois qu'un de nos cadres était en déplacement, se souvient Nick Saechow, responsable informatique de Jelly Belly. Nous avons donc choisi une solution basée sur Microsoft car elle correspondait mieux à nos besoins que Linux : aussi bien dans les talents requis pour l'administrer que pour son impact sur les utilisateurs. » Pour les autres « déçus » de l'Open Source, le problème n'est pas tant la stabilité ou la complexité du système d'exploitation lui-même que la complexité de l'éco-système gravitant autour. Grâce à son catalogue complet, le monopolistique Microsoft propose des solutions « clé-en-main » plus simples d'installation. Et pour certains DSI, plus fiables.