A Taïwan, le ministère de l'économie s'attend à ce que le séisme qui a durement frappé le Japon la semaine dernière se répercute sur l'industrie des semi-conducteurs et sur le marché des écrans LCD. Les livraisons de composants ont déjà été suspendues dans l'île pour cause de dégâts dans les usines de fabrication ou de problèmes d'acheminement, d'où une augmentation des coûts de fabrication. Dans un document publié ce mercredi, le ministère taiwanais de l'industrie considère que AU Optronics et Chimei-Innolux, principaux acteurs locaux du marché des écrans LCD, subiront un impact assez important si Hitachi Chemical ralentit la production de film conducteur anisotrope, une résine qui relie les puces aux circuits électroniques. Sachant qu'à lui seul, Hitachi Chemical pourvoit aux besoins d'environ la moitié des fournisseurs de films anisotropes au niveau mondial.  

Un impact sur les fournisseurs de silicium

Le document émanant du ministère de l'industrie précise également qu'à Taîwan, les fabricants de semi-conducteurs doivent faire face à une «lutte sans merci pour obtenir des matières premières ». Le rapport pointe le fait que, dans l'île, la moitié du stock mondial des plaquettes de silicium proviennent des sociétés japonaises Shin-Etsu et Sumco Corp, toutes deux impactées par la puissance du séisme qui a secoué le Japon vendredi dernier. Il fait écho aux préoccupations exprimées par les économistes et par les entreprises elles-mêmes. L'effet de contagion pourrait gagner le secteur des semi-conducteurs, celui des écrans LCD et des panneaux solaires car ils utilisent une grande quantité de matériel en amont et des composants clés. Le degré d'impact devra être surveillé pour que les entreprises puissent mesurer l'état des stocks des matières premières nécessaires et le cas échéant  trouver d'autres source de réapprovisionnement.

Des effets difficiles à évaluer

Toutefois, le ministère n'a pas fourni de calendrier sur les possibles impacts du séisme ni donné d'indications sur le coûts que cela générerait pour les entreprises taïwainaises qui fabriquent des composants nécessaires à la fabrication des plus grandes marques de PC dans le monde. Si les effets sur la chaîne d'approvisionnement sont difficiles à évaluer, c'est en partie parce que les entreprises taiwanaises trouvent qu'il est difficile d'obtenir des informations de firmes comme Epson,  Toshiba Semiconductor ou d'autres dans la zone sinistrée, souligne le document. Toutefois, en aval, les fabricants de puces feront augmenter leur prix si le stock de silicium venait à manquer. Mercredi dernier, un chercheur de Bank of America Merrill Lynch a estimé qu'il faudrait six mois pour que la chaîne d'approvisionnement revienne à la normale. Certains analystes s'attendent à une pénurie de matières premières en provenance du Japon ce qui aura pour conséquence de retarder les livraisons de PC et d'électronique grand public et d'augmenter les prix de vente au détail.

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