Ce genre d'annonce était tellement inespéré, que la Secrétaire d'Etat à l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet s'est immédiatement fendue d'un communiqué de presse rappelant que c'est « une étape décisive pour la Télévision Mobile Personnelle et l'espoir d'un nouveau service qui sera apprécié par les abonnés mobiles ». La satisfaction de la secrétaire d'Etat est d'autant plus compréhensible que cela fait plusieurs mois qu'elle milite en faveur de la TMP et que jusqu'alors ses efforts étaient plutôt restés vains. Prévu en 2009, le lancement de la TMP n'a cessé d'être repoussé, les chaînes de télévision, les opérateurs télécom et les diffuseurs ne parvenant pas à s'accorder sur le modèle économique ni sur la norme technique.

Par ailleurs, les opérateurs télécoms, qui avaient un temps semblé enthousiastes, ont commencé à changer leur fusil d'épaule avec l'avènement de la 3G. Ils se sont en effet aperçus qu'ils pouvaient offrir, sans attendre, de la télévision sur téléphone mobile en utilisant leur propre réseau 3G et en facturant les services au prix fort.
Mais ce modèle connait des limites. Avec l'appétence des Français pour l'internet mobile, les réseaux des opérateurs commencent à saturer et la technologie 4 G est loin d'être prête pour accompagner la croissance de la donnée mobile. La TMP sur la norme de diffusion DVB-H peut donc être un palliatif intéressant surtout avec l'engagement pris par TDF.

« On s'est longtemps demandé s'il fallait investir sur le DVB-H car c'est une norme coûteuse. Mais à partir du moment où TDF va prendre en charge les frais de construction du réseau, les opérateurs vont être davantage enclins à s'engager » estime Charbel Kfoury. Olivier Huart, patron de TDF, espère que suite à l'accord avec Omer Télécom « d'autres distributeurs se joindront à nous, dans les prochaines semaines, dans les prochains mois ».

Quoiqu'il en soit, certains obstacles demeurent encore. Outre l'accord nécessaire entre TDF et les éditeurs de contenus, se pose la question du poids important du financement du réseau qui se monterait, selon certaines sources, à près de 60 millions d'euros par an sur 5 ans. Par ailleurs, même si l'arrivée d'Omer Télécom et de ses packs TV permet d'envisager un nouveau modèle économique, celui-ci est encore loin d'être défini. Qui payera ? Pour quel contenu et pour quel service ? Sur quel type de terminal ? Autant de questions auxquelles il va vite falloir apporter des réponses si l'on veut que la TMP puisse décoller.