La recherche fondamentale doit moins intéresser le public des TechDays (les trois jours de conférences de Microsoft France qui s'achèvent aujourd'hui) que les sessions dites techniques. Pourtant, la session de présentation faite par Jean Ponce ce matin dans une salle à moitié vide, intitulée « Le défi de la vision artificielle », ne manquait pas de technicité. Professeur à l'Ecole normale supérieure et responsable de l'équipe et du projet Willow, commun à l'ENS et à l'Inria, Jean Ponce a présenté l'état de l'art de la recherche dans la reconnaissance des formes, des visages et des actions, aussi bien dans les photos que dans les vidéos, à l'aide d'algorithmes de modélisation. « La plupart des gens qui s'intéressent au sujet aujourd'hui voient ça comme un problème de reconnaissance statistique des formes », a expliqué Jean Ponce. L'Inria a d'ailleurs déjà eu des résultats probants ; on se souvient qu'un de ses chercheurs, Chahab Nastar, avait breveté son invention et fondé ce qui est devenu aujourd'hui LTU Technologies. Ce type de technologie est notamment utilisé par la Gendarmerie pour retrouver des similitudes dans des milliers de photos pédophiles. L'intérêt de la méthode préconisée par Jean Ponce est la capacité de pouvoir associer à un même concept sémantique - une voiture, par exemple - des images qui ne présentent aucune similitude : une calandre, l'arrière d'une voiture, des voitures vues de côté mais de formes très différentes...