Samsung n’est pas le seul constructeur à annoncer un matériel avec écran Amoled. Lors du dernier Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas (6 au 9 janvier 2016), Dell, HP et Lenovo ont tous dévoilé des ordinateurs portables avec des écrans à diode électroluminescente organique. Mais la tablette de Samsung est la première à arriver sur le marché.

Un écran Amoled !

 

Cette photo ne restitue pas pleinement la qualité de l'écran Amoled de la tablette de Samsung. Sur la Galaxy TabPro S, les nuances de noir et le contraste de l’écran sont vraiment magnifiques. (Gordon Mah Ung)

Utilisés depuis longtemps dans les smartphones, les écrans à diode électroluminescente organique (OLED) sont très différents des panneaux LED rétroéclairés qui équipent la majorité des ordinateurs portables et des tablettes actuels. Les écrans rétroéclairés éclairent la totalité de l'écran à tout moment, et pour afficher du noir, le panneau doit masquer la lumière. Comme chacun a pu l’expérimenter, le noir ressemble généralement plus à un gris, et toute la lumière qui passe crée un très vilain contre-jour. Ce qui n’est plus le cas avec l’écran Oled où chaque pixel peut être activé et désactivé individuellement, offrant des nuances de noir plus profondes et des couleurs plus précises.

Notre confrère a toujours pensé que la tablette Surface Pro 4 de Microsoft avait un bel écran, mais quand il a comparé les deux écrans côte à côte dans une pièce sombre, il a tout de suite vu que les noirs affichés par l’écran LED de la SP4 étaient plus délavés. Le contraste offert par l’écran Amoled de la TabPro S est également bien meilleur. Pourtant, si l’on regarde les caractéristiques des deux machines, la résolution en 2160 x 1440 pixels de la TabPro S n’a rien d’impressionnant comparée aux 2736 x 1824 de la Surface Pro 4. Et pas de 4K Ultra HD non plus sur la TabPro S. Mais dans le cas des écrans Oled, ces références ne sont plus pertinentes. Pourtant, la qualité d’image de l’écran Amoled la TabPro S est tout simplement meilleure que celle de l’écran LED de la Surface Pro 4.

Mise en veille de l'écran après une minute 

Cependant, les écrans Oled ont un inconvénient : ils peuvent se dégrader au fil du temps et certains constructeurs essayent de ralentir cette dégradation avec quelques astuces. Par exemple, pour réduire l'usure des diodes, Dell a doté l’écran Oled 4K Ultra HD de son ordinateur d'un capteur qui éteint l'écran lorsque personne n’est assis devant. Samsung a également pris des mesures pour protéger l'écran de la Galaxy TabPro S, mais sa solution est moins agréable pour l’utilisateur : l'écran obscurcit significativement après une minute d'inactivité, et il n’est pas possible de changer les paramètres de cette fonction. Cette variation de luminosité est aussi sélective. Selon notre confrère de PCWorld, l'écran s’est assombri pendant qu’il testait les capacités graphiques, la RAM, et les performances mémoire, mais pas quand il a regardé une vidéo avec le lecteur de Windows 10, ni quand il a fait tourner 3DMark. Pas de baisse de luminosité non plus pendant la navigation Internet. Mais l’écran s’assombrit quand une animation flash ou HTML5 tourne en arrière-plan.

Samsung n'a pas officiellement confirmé que ces variations de luminosité avaient été programmées pour préserver les diodes Oled, mais notre confrère pense que l'économie d'énergie n’est pas en cause, puisque ces baisses de luminosité se produisent aussi quand la tablette Galaxy TabPro S est branchée au secteur. Quelles que soient les raisons de ces variations de luminosité, elles sont perturbantes et pourraient clairement inciter certains utilisateurs à ne pas acheter la tablette. Le fait de ne pas pouvoir contrôler cette fonction (en tout cas, notre confrère n’a rien trouvé de ce genre) est très frustrant. 

Des caractéristiques solides, mais pas assez de ports

 

Le clavier cover de la Galaxy TabPro S couvre les deux côtés de la tablette et assure une meilleure protection que les claviers cover de l’iPad et de la Surface Pro 4. (Gordon Mah Ung)

La tablette de Samsung tourne avec un processeur Intel Core m3-6Y30. Elle affiche 4 Go de RAM LPDDR3/1600 et abrite un disque M.2 SATA SSD de 128 Go. Ces caractéristiques pourraient paraître insuffisantes, du moins de la part d’un constructeur qui veut concurrencer la Surface Pro 4, laquelle tourne avec des processeurs Core i5 et Core i7 et bénéficie d’un stockage plus rapide. Cependant, le modèle de base de la Surface Pro 4 est équivalent, et, même si l’on compare la TabPro S avec les meilleures options de la SP4, peu de gens remarqueront des différences de performance quand ils effectuent des tâches courantes.

Par contre, la tablette TabPro S n’affiche qu’un seul port USB de Type C qui peut servir à la fois pour le chargement et le transfert de données à 10 Gb/s, la vitesse de l’USB 3.1 (désolé, pour les fans du Thunderbolt 3). Il est regrettable que Samsung ait choisi l’option du port unique, car il n’est pas possible de charger la tablette quand un autre périphérique USB est branché. On peut, bien sûr, acheter un adaptateur multiport, mais ce n’est pas la même chose.

Trop peu d'accessoires  

Encore plus décevant : Samsung n’a pas prévu de livrer en standard un adaptateur USB de Type A vers USB de Type C. Il est probable que la majorité des gens qui achèteront la tablette Galaxy TabPro S, ne penseront pas à acheter en même temps un adaptateur. Ils réaliseront qu’ils en ont besoin quand ils voudront installer des apps ou copier des applications à partir d’un lecteur USB. Le Spectre X2 de HP fait mieux : il est moins cher, intègre un modem 4G/LTE, et il est livré avec cet accessoire indispensable. La bonne nouvelle c’est qu’il est possible de charger la Galaxy TabPro S en utilisant d'autres chargeurs USB de Type C : par exemple les chargeurs du Pixel C et du Chromebook Pixel, ainsi que le chargeur de tierce partie PowerGear l'USB-C 45 d’Innergie sont compatibles.

La Galaxy TabPro S est également l'une des plus minces tablettes, pour ne pas dire l'appareil modulaire le plus fin de toutes les tablettes du marché. Selon les données officielles de Samsung, elle mesure 6,3 mm d’épaisseur. Mais d’après notre confrère de PCWorld, la mesure réelle est plus proche de 6,5 mm. A titre de comparaison, l’iPad Pro de 12,9 pouces d’Apple et le Pixel C mesurent 7 mm d’épaisseur, contre 8,5 mm pour la Surface Pro 4. Et cela, bien évidemment, sans leurs claviers respectifs.

Finalement plus proche de l’iPad Pro que de la Surface Pro

 

La tablette Galaxy TabPro S de Samsung (à droite) et l’iPad Pro de 12,9 pouces d’Apple (à gauche). Difficile à voir sur la photo, mais la TabPro S est plus mince d’un cheveu. (Gordon Mah Ung)

Beaucoup de gens ont dit que la tablette Galaxy TabPro S était un clone de la Surface Pro, mais ce n'est pas tout à fait exact. En fait, elle ressemble plus à un iPad Pro. Selon notre confrère, l’identité de la Surface Pro est vraiment basée sur la béquille qui permet à la tablette modulaire de tenir sans le clavier cover. De ce point de vue, le Spectre X2 HP, qui a aussi une béquille intégrée, fait davantage figure de clone de Surface Pro.

Par ailleurs, la TabPro S est vraiment une très belle tablette avec un clavier intelligent qui s’arrime à la tablette par aimantation et se connecte grâce à une série de pins présents sur le côté inférieur. Quand le clavier est fermé, il enveloppe complètement la tablette. (C’est très agréable pour ceux qui n'aiment pas avoir des éraflures sur leur machine). Lorsqu'il est ouvert, la cover tient la tablette inclinée à 65 degrés ou à 165 degrés environ. Il n’est pas possible d’utiliser le clavier quand la tablette est à plat (180 degrés), parce que les pins ne font pas contact.

 

Pour la Galaxy TabPro S comme l’iPad Pro de 12,9 pouces, la cover sert de support. Comparativement à la Surface Pro, les possibilités d’inclinaison sont limitées. (Gordon Mah Ung)

Le clavier de la TabPro S ressemble au clavier de la Surface Pro 3, en ce que les touches sont également au ras les unes des autres. Mais en utilisation réelle, l’expérience est très différente. Les touches de la TabPro S sont très molles et un peu trop lente à revenir en place. Notre confrère se dit également déçu que le clavier ne soit pas rétroéclairé. Cette fonctionnalité était considérée comme un luxe, mais aujourd’hui, elle est présente sur tous les appareils haut de gamme. (Et même le clavier cover de la Surface 3, une tablette moyen de gamme, est rétroéclairé).

Mais il n’y a pas que de mauvaises choses. Le trackpad est tout à fait utilisable, même s’il est moins performant que celui qui équipe le dernier clavier cover de la dernière gamme Surface Pro. Samsung a intégré un lecteur NFC dans le clavier (il y en a également un sur l’arrière de la tablette). En théorie, il est possible de coupler un smartphone Galaxy S6 ou des smartphones plus récents avec la TabPro S pour partager la connexion via Bluetooth ou de déverrouiller la tablette en utilisant le lecteur d'empreintes digitales du mobile. Malheureusement, notre confrère n’a pas pu essayer ces deux fonctions, car l’app n'était pas disponible sur la tablette de test qui lui a été fournie

La mollesse du clavier de la Galaxy TabPro S est sans doute l’un des éléments les plus décevants de la dernière tablette de Samsung. (Gordon Mah Ung) 

Cet article est la première partie du test du Galaxy TabPro S. La deuxième partie de ce test est accessible ici.