Florian Mueller a demandé, dans une note publiée sur son blog, à l'exécutif bruxellois de prendre des mesures contre IBM. La Commission examine actuellement plusieurs plaintes sur le comportement de Big Blue sur le marché des mainframes. Le point litigieux concerne l'utilisation de brevets pour protéger ses propres technologies qui sont dupliquées par d'autres. La dernière plainte date du mois dernier et concerne l'éditeur français TurboHercules.

Florian Mueller a publié une lettre, datée du 11 mars, du CTO d'IBM, Mark Anzani, au président de TurboHercules, Roger Bowler, avertissant qu'IBM défendra ses droits si le jeune éditeur les utilisent sans sa permission. « Votre produit émule une partie significative des instructions propriétaires d'IBM dans la création des architectures logicielles et IBM détient plusieurs brevets en la matière, que vous avez violés » explique Mark Anzani. Et ce dernier de lister 106 brevets qui auraient été utilisés frauduleusement par TurboHercules. Le développeur constate qu'au sein de cette liste, 2 brevets, ont été déposés il y a 5 ans, date à laquelle IBM avait promis à la communauté Open Source qu'il ne ferait pas valoir ses droits de propriétés intellectuelles sur un large panel de ses brevets. « Cette trahison est incroyable, mais je ne croyais pas en la sincérité d'IBM sur cet engagement » déclare le bloggeur.

Un coup téléguidé ?

Le géant de l'informatique n'était pas disponible pour commenter les propos du lobbyiste. Un porte-parole du groupe a simplement indiqué se pencher sur ces accusations. Certaines personnes considèrent toutefois que cette action de Florian Mueller vise à le relancer sur la scène européenne, après l'échec de son recours contre la fusion Oracle-Sun. De la même façon, certains émettent des doutes sur sa légitimité à parler au nom des développeurs de logiciel libre.

Enfin, Thomas Vinje, fondateur de ECIS, (European Committee For Interoperable Systems), qui comprend IBM comme membre, souligne que « Microsoft est derrière la plupart des plaintes anticoncurrentielles contre IBM et Mueller pourrait être lié à Microsoft, car ils ont joint leurs forces pour s'opposer à l'opération Oracle-Sun, qui au final a été approuvée par la Commission européenne ».