N'en déplaise aux éditeurs, la revente de logiciels d'occasion est légale. Peu développé dans l'Hexagone, ce commerce commence toutefois à y prendre ses marques. En témoigne l'ouverture en mars dernier de la filiale française du revendeur allemand usedSoft. Créée il y a dix ans, cette entreprise spécialisée dans les logiciels de « deuxième main » revendique 4 000 clients et dispose de filiales plus anciennes en Suisse et en Autriche. Avant même de s'installer en France, elle avait déjà commencé à cibler les entreprises locales depuis ses autres implantations. « Avec quelques clients déjà signés en France, le niveau d'activité du groupe est désormais suffisant pour justifier la  création d'une filiale, explique François-Xavier Beauval, le Country Manager de UsedSoft pour la France. Par ailleurs, il est important de disposer d'une représentation nationale pour travailler avec les acteurs publics. »

Il ne faut pas s'attendre à trouver chez UsedSoft une offre pléthorique. Le revendeur se concentre en effet sur la vente de logiciels issus des catalogues de Microsoft, IBM et Adobe. « Notre métier nous oblige à nous concentrer sur les applications à forte diffusion », indique François-Xavier Beauval. A en croire ce dernier, les prix des produits proposés par usedSoft seraient de 20 à 30% moins chers que ceux de leurs équivalents neufs. Le principe étant que plus la version du produit est ancienne moins il est cher. Les prix pratiqués par usedSoft ne seraient toutefois la seule raison qui incite les clients à faire appel à ses services. « Aujourd'hui, peu d'entreprises suivent les cadences de mise à jour des éditeurs. De fait, lorsqu'elles disposent d'un parc logiciel qui n'est pas constitué des dernières versions disponibles mais qui répond à leurs besoins, elles préfèrent l'homogénéiser en achetant des licences d'occasion plutôt que d'effectuer une des migrations couteuses », analyse François-Xavier Beauval.

Création d'un canal d'approvisionnement


De par la nature de son activité, usedSoft ne peut logiquement pas, à l'inverse des autres revendeurs de logiciels neuf, s'approvisionner chez les éditeurs. Le groupe a donc dû créer son propre canal d'approvisionnement qui repose sur l'achat de licences à des entreprises qui n'en ont plus besoin. Il s'agit par exemple d'entreprise en cessation d'activité ou encore de sociétés qui modifient leur infrastructure informatique. Pour l'heure, l'Allemagne est la principale source d'approvisionnement est UsedSoft est l'Allemagne. A mesure que la société s'y développe, l'Hexagone devrait également devenir une terre de sourcing pour la société.

En attendant, usedSoft France démarre prudemment son activité. Seul salarié de l'entreprise, François-Xavier Beauval souhaite rapidement s'entourer de quatre à cinq commerciaux dotées d'un statut d'agent, donc indépendants. Une bonne façon d'adapter les coûts de l'entreprise à l'évolution de son activité. D'après les prévisions du dirigeant français de usedSoft, la société devrait dégager un chiffre d'affaires de 2 Md€ pour sa première année d'activité.