Steve Ballmer a profité de son invitation au Web 2.0 Summit, manifestation organisée à San Francisco par O'Reilly, pour dévoiler la bêta de Popfly, outil de création et d'hébergement de mashups. Popfly avait déjà été annoncé par Microsoft en juin dernier, en version alpha. Cette fois, il s'agit d'une bêta ouverte au public, et qui offre quelques nouvelles fonctionnalités, comme la possibilité de déployer des applications sur le réseau social Facebook, ou de créer des gadgets pour Vista ou Windows Live. Comme l'a expliqué sur scène le CEO de Microsoft, Popfly donne la possibilité à des gens qui ne savent pas programmer de développer des services applicatifs composites, dotés d'une interface riche puisque s'exécutant sur le tout nouveau socle maison Silverlight. Dans son exemple, un utilisateur pouvait relier la fonction de recherche de Technorati, moteur d'indexation de blogs, avec la fonction de suivi des amis de Facebook, afin d'être informé directement lorsqu'un ami met à jour ses informations sur Facebook ou lorsque cet ami est mentionné dans la blogosphère. « Tous les modèles technologiques », plutôt que le seul Saas Steve Ballmer a évidemment profité aussi de son allocution pour donner son point de vue sur le Web 2.0 et le Saas (Software as a service, ou applicatif hébergé). Pour lui, croire que les offres bureautiques hébergées de Google, Zimbra ou Zoho représentent une menace pour Microsoft est une erreur. Prenant l'exemple d'Outlook, il a souligné que l'application était aussi disponible depuis un téléphone ou via un navigateur avec une interface riche. « Outlook peut être ce qui convient le mieux à un utilisateur donné à un moment donné. [...] Nous prendrons avantage de tous les modèles technologiques. » Insistant comme d'habitude sur la complémentarité entre logiciels et services en ligne (le modèle Software plus services, S+S, de Microsoft), Steve Ballmer n'a pas oublié de comparer la richesse fonctionnelle des offres, estimant que les applications hébergées de Google pouvaient convenir à « quelques personnes qui collaborent sur des choses relativement simples ». Pour lui, si on veut faire quelque chose qu'on ferait habituellement avec Word ou Excel, alors « aujourd'hui Word et Excel sont les meilleurs environnements pour le faire ». Le revenu issu de la publicité devra représenter un quart du CA Interrogé sur le retard de Microsoft en matière de revenus publicitaires sur Internet, Steve Ballmer a réaffirmé son objectif d'atteindre à terme 25% du chiffre d'affaires grâce à ce moyen, expliquant que le rachat d'aQuantive mettait sa société sur la bonne voie, et qu'il n'était pas question de racheter Yahoo - comme le laissent entendre des rumeurs persistantes - pour aller plus vite. D'après le patron de Microsoft, le marché de la publicité en ligne va profondément évoluer dans les 5 ans à venir, passant d'un modèle où les annonceurs valorisent le contenu d'une page à celui où ils s'intéresseront au comportement de l'internaute. Reconnaissant que pour l'heure Google domine le secteur de la recherche sur Internet, Steve Ballmer a conclu par une métaphore sportive, en décrivant comment il parviendrait à smasher au-dessus de la tête de Google. Pour lui, Microsoft est « comme un gamin de trois ans jouant au basket avec des enfants de 12 ans, [qui se dit :] tu réussiras à leur dunker dessus un de ces jours ».