Une enquête réalisée auprès de 119 universités à travers le monde montre que les trois quarts (73%) des établissements ne proposent aucune formation en Cobol, même si plus de la moitié des dirigeants de ces universités (58 %) pensent que la programmation Cobol devrait être inscrite dans leur cursus. 54 % estiment par ailleurs que la demande de compétences en programmation Cobol augmentera ou restera stable au cours des dix prochaines années. Parmi les 27 % qui ont confirmé que la programmation Cobol faisait bien partie de leurs programmes d'études, 18 % seulement considèrent que c'est un élément essentiel de leur cursus, et 9% d'entre elles en ont fait un élément de différenciation.

Selon Michael Coughlan, professeur à l'Université de Limerick, «  le Cobol et les systèmes existants sont des contenus essentiels de notre diplôme d'études supérieures en informatique. Dans un marché du travail particulièrement compétitif, il est important d'offrir aux étudiants un moyen de se différencier des autres diplômés », a-t-il ajouté. « Nos étudiants ont de l'expérience dans les langages de programmation modernes et utiles, mais ils savent aussi comment assurer la compatibilité avec les applications existantes écrites dans des langages plus anciens. Ces compétences les différencient très nettement de la majorité des étudiants qui sortent de l'université, qui ont des compétences en Java ou autre, mais n'ont pas de connaissances de programmation dans les systèmes existants ».

Un besoin important, mais des universités peu concernées

A la question de savoir quel était le sentiment des étudiants quand à acquérir des compétences en Cobol, 39 % des universités ont déclaré que ceux-ci considéraient le Cobol comme démodé et « pas très cool », et 15 % d'entre eux ont dit qu'ils ignoraient ce qu'était le Cobol. A la question de savoir quels établissements devaient mettre le Cobol dans leur cursus, la majorité des universités interrogées (43 %) ont déclaré que cela dépendait « de la demande des étudiants », laissant entendre que les universités elles-mêmes ne se précipitaient pas pour défendre la nécessité d'enseigner le Cobol.

Plus inquiétant, un tiers (29 %) d'entre elles ne savent même pas si les compétences de programmation de leurs diplômés, quel que soit le langage de programmation enseigné, va leur permettre de trouver un emploi. Près des deux tiers (63 %) des répondants ont déclaré qu'il était important de favoriser, parrainer et encourager une plus grande collaboration entre les entreprises et les milieux universitaires pour l'enseignement du langage de programmation Cobol.

Selon Kevin Brearley, le directeur senior de la gestion des produits chez Micro Focus, l'entreprise qui a commandé l'étude, « les entreprises et les institutions universitaires doivent travailler ensemble pour valoriser le Cobol, pour dire que les compétences en Cobol sont pertinentes et que la demande est promise à un bel avenir ». Ajoutant : « Les jeunes développeurs doivent d'être encouragés. Il faut créer davantage de filières d'éducation plus pertinentes avec les attentes de l'industrie IT. Il ne faut pas oublier que, sur un total de 310 milliards de lignes de code, 240 milliards de lignes sont en Cobol. Ce langage est à l'origine de 65 % de tous les codes actifs et permet de faire tourner chaque jour 85 % de toutes les transactions commerciales ».