Ces dernières années, le marché des gestionnaires d’API a connu une vraie effervescence avec la montée en puissance des outils et services d’intégration cloud pour connecter de multiples applications et sources de données et créer de nouvelles expériences clients. Les acquisitions se sont multipliées avec Mulesoft passé sous la coupe de Salesforce pour un montant de 6,5 Md$Layer 7 racheté par CATechnologies, 3scale par Red HatVordel par Axway, Apigee par GoogleMashery par Intel puis Tibco, les Français de Restlet par Talend, Boomi par Dell, Apiphany par Microsoft… 

La semaine dernière à San Francisco, nous avons rencontré un des derniers acteurs indépendants : la start-up RapidAPI cofondée par Iddo Gino et Mickey Hasalvsky en novembre 2014. Comme Mulesoft à ses débuts, RapidAPI prône un marché des API ouvert et propose une place de marché pour aider les développeurs à se connecter rapidement à des milliers d'API publiques. « 10 000

API sont aujourd’hui disponibles sur RapidAPI avec leur description, les conditions d’utilisation et les risques », nous a indiqué Iddo Gino, CEO de la start-up américano-israélienne. Cette dernière, qui compte aujourd’hui une soixantaine de salariés, possède une équipe de développeurs à Tel Aviv. RapidAPI a jusqu’à présent levé 37,5 millions de dollars pour financer son développement, dont 25 millions en juin dernier dans un tour de série B avec la participation de Microsoft.

Un tiers des API du marché sur RapidAPI

« Nous entendons encourager l’innovation dans les entreprises en facilitant l’accès aux API », nous a expliqué le CEO. La place de marché de RapidAPI, qui aide les développeurs à se connecter directement à des milliers d'API publiques, permet aux codeurs de gérer toutes les intégrations d'API à partir d'un seul endroit et donne une mesure de performance en temps réel. Avec ses 10 000 API, la start-up couvre, selon ses estimations, 33 % de toutes les API accessibles au public dans le monde. Près d’un million de développeurs utilisent aujourd’hui les services de la start-up, ce qui représente chaque mois 500 milliards d'appels API. Pour absorber ce trafic, RapidAPI a mis en place des proxy un peu partout dans le monde, en Italie pour l’Europe. La localisation de l’API utilisée dépendant en fait de l’endroit de la requête initiale. « Pour suivre la croissance de la société, tous les ans nous sommes obligés de casser notre architecture pour la faire évoluer ».

Une grande variété de sociétés, grandes et petites, dont Cisco, Google, Microsoft, Nexmo, Nginx, SendGrid, Slack, Skyscanner, Telesign ou encore Yandex utilisent la plateforme de la start-up. Une API Slack est présente sur la marketplace de RapidAPI pour faciliter l’intégration et le locking des utilisateurs. Des sociétés exploitent aussi des API pour remonter des informations sur la valeur nutritionnelle et les calories d’un aliment. Cisco est également client pour sa solution de vidéoconférence. Les interfaces de programmation disponibles sur RapidAPI ont également servi à remonter les données de la dernière coupe du monde de football vers les chaînes d’informations dont CNN. RapidAPI se situe aujourd’hui à un carrefour crucial et on comprend mieux l’intérêt de Microsoft qui ne posséde pas de place de marché dédié aux API sur Azure ou même Github. La bataille porte aujourd’hui le recensement et la fourniture d’API internes, exposées aux partenaires et enfin propres aux fournisseurs de services cloud comme AWS, GCP ou Azure.

RapidAPI permet aux développeurs de gérer toutes les intégrations d'API à partir d'un seul endroit et donne une mesure de performance en temps réel. Comme un Mulesoft hier, la grande force de RapidAPI est d’être totalement agnostique et indépendant des éditeurs et des fournisseurs de services cloud.