Alors que l'annonce de la mise aux enchères de la quatrième licence 3G semblait imminente, le gouvernement pourrait s'engager dans une autre voie et choisir de ne pas voir apparaître un quatrième opérateur UMTS. Selon les informations de la Tribune, la vente à l'encan de la licence pourrait en effet céder la place à une vente à la découpe, permettant à plusieurs acteurs de prendre part au marché de la 3G aux côtés du triumvirat SFR-Orange-Bouygues. Un trio - condamné en 2005 pour entente illicite - peu désireux de voir débarquer un concurrent de poids à ses côtés. Iliad semblait pourtant proche de décrocher la quatrième licence. En février, le Conseil d'Etat rendait ainsi un avis favorable à l'attribution du sésame à Free - filiale d'Iliad. Le juge administratif prenait à contre-pied l'Arcep, qui avait refusé, en octobre 2007, de délivrer la licence au groupe de Xavier Niel en raison de sa volonté d'en étaler le paiement. Si la décision de Matignon - prise à l'Elysée, selon la Tribune - de découper la quatrième licence était confirmée, Iliad pourrait tirer un trait sur ses ambitions de devenir un géant sur le marché de la mobilité. Et il en irait de même pour l'ensemble des opérateurs, placés de fait dans l'impossibilité de faire de l'ombre au trio SFR-Orange-Bouygues. Une situation néfaste pour les consommateurs, selon l'association UFC-Que Choisir qui, dans un communiqué s'emporte contre ce qu'elle qualifie de « très mauvaise nouvelle pour la concurrence ». Le rapport Attali, remis en janvier au Président de la République, préconisait, quant à lui, l'attribution en un seul lot de la licence. Pourtant, une décision de l'exécutif aboutissant à une vente à la découpe aurait des partisans. A commencer par les trois géants qui, en plus d'être à l'abri de l'irruption d'un solide concurrent, pourraient également se porter candidats pour les lots mis en vente après la division du spectre encore disponible. Même Free n'est pas attristé par l'éventualité d'une vente par lots. Le groupe estime ainsi pouvoir composer avec seulement une partie des fréquences : « nous n'avons pas l'obsession de construire un réseau », a même affirmé Maxime Lombardini, le DG d'Iliad, à l'AFP.