Décidément, l'Euro n'a la cote ni auprès des Français, ni auprès des patrons des PME et TPE. C'est en tous cas ce qui ressort d'une première conclusion du baromètre Campaneo (guide d'achat de services et d'équipements pour l'entreprise), dont l'étude a été menée par TNS Direct (études de marché ad hoc). A la question « quel a été l'impact de l'Euro sur l'augmentation des prix des produits et services qui leur sont destinés ? », les patrons de PME répondent à 77% qu'ils ressentent une augmentation des prix de leurs achats due à l'introduction de la monnaie européenne. Seuls 18% d'entre eux pensent que l'arrivée de l'Euro n'a pas eu d'impact sur les prix et 2% qu'elle a permis de les diminuer. Dans la même étude, 59% de chefs d'entreprise indiquent que les services généraux (fournitures de bureau, voitures de société, transport...) sont les plus touchés par des augmentations de prix consécutives à l'Euro. Les autres coûts sont l'immobilier professionnel (38%), l'outil de production (28%) et les produits bancaires et d'assurance (24%). Cette étude paraît au moment où l'Insee annonce que le pouvoir d'achat a augmenté de 2,1% en France au troisième trimestre 2006 et qu'à la même période, les salaires ont augmenté de 3,2%. Dans le même temps, Eurostat montre que la TVA augmente en Allemagne et que les salaires restent stables (+ 0,76%), chiffres qui relativisent les craintes françaises. D'où vient donc ce fossé qui se créé entre le ressenti des Français et les statistiques officielles, relayées par de nombreux économistes ? Au-delà des méthodes de calcul soumises à caution et d'un panier de la ménagère peut-être décorrélé des réalités, les prochains bilans annuels des entreprises du Cac40 comparés aux revenus moyens des Français et au coût de la vie devraient donner une vision économique un peu plus pertinente.