Voici une affaire qui va encore faire du bruit en matière de violation de la vie privée. La NSA, l'agence nationale de sécurité américaine et le FBI  auraient eu accès aux serveurs de Google, de Facebook et d'autres acteurs importants du web  pour consulter des fichiers audio et vidéo, des  courriers électroniques et d'autres contenus, ont révélé hier le Washington Post et le Guardian.

Cette surveillance a été mise en place dans le cadre d'un programme secret baptisé   PRISM, qui a été lancé en 2007 pour enquêter sur les activités des étrangers pouvant constituer une menace sur le territoire américain. Selon les deux quotidiens, la plupart des principaux services sur Internet, parmi lesquels Microsoft, Yahoo, Skype, Apple et AOL, ainsi que Google et Facebook, auraient sciemment participé à cette opération.

 Les abonnés de Verizon sous surveillance

 « Ce programme facilite une surveillance vaste et approfondie des communications  en direct et des informations stockées », a révélé le Guardian. Le document obtenu par le journal britannique fait référence à «une forte croissance» de ce programme au cours des dernières années, avec une mention spécifique sur la croissance «exponentielle» de son utilisation sur les serveurs de Skype, par exemple.
Les révélations du Post ont été réalisées suite à l'envoi d'une présentation PowerPoint sur PRISM par un officier des renseignements. Le document, qui est récent, est daté d'avril 2013.

Cette affaire sort le lendemain du jour ou le Guardian révélait que la NSA avait eu accès aux fichiers des abonnés de l'opérateur Verizon Communications, également à des fins de surveillance.

La NSA n'est pas autorisée à enquêter sur les citoyens américains. Le programme PRISM comporte des procédures pour éviter que les données des individus soient inclues dans la surveillance, mais ces procédures ne sont pas assez strictes, Les deux journaux ont précisé que les agences gouvernementales ne cherchaient pas à collecter  tous les contenus provenant des services sur Internet, mais que PRISM permettait aux agents de rechercher du contenu et de l'extraire de serveurs.

Le Congrès appelé à agir

« C'est une violation totalement injustifiée de nos droits constitutionnels », s'est indigné John Simpson, défenseur des droits des consommateurs au sein de l'association Consumer Watchdog. « Il n'existe aucune justification pour des attaques gouvernementales d'une telle ampleur. Les neuf entreprises qui ont participé à cet abus non constitutionnel devraient avoir honte d'elles-mêmes ».