L'outil mis en place, Adagio, dispose de plusieurs modules aux utilisateurs différents. L'échelon de commandement dispose ainsi de gestions de moyens de secours et de rapports particuliers. Les statistiques fournies par Adagio éclairent ainsi les prises de décisions stratégiques et politiques.

La création de plans d'interventions types n'est pas non plus entre les mains du terrain. Philippe Storaci insiste : « il est indispensable de prévoir des solutions types car l'urgence ne laisse peu de temps à la réflexion. Celle-ci est donc menée en amont pour que les procédures adéquates soient déclenchées selon des critères pré-établis lorsqu'une situation donnée se présente. »

Il existe également un module permettant de connaître la situation générale secteur par secteur à partir d'une carte de ceux-ci. Un secteur ne disposant plus des moyens recherchés soit parce qu'ils sont déjà engagés soit parce qu'il y a une panne apparaîtra ainsi en rouge sur la carte de la région parisienne.

Une cartographie enrichie par des couches métier

Adagio dispose d'une cartographie numérique réalisée essentiellement à partir des fonds fournis par InterAtlas. La BSPP enrichit les fonds de carte par des couches métier. « Tous les réseaux (électricité, gaz, etc.) ne sont pas encore intégrés en fonds de cartes numériques mais des conventions avec ERDF et GRDF sont en cours de négociation » signale Philippe Storaci. Ce SIG dispose notamment des bornes incendies vérifiées régulièrement par la BSPP mais gérés par les communes. Il est envisagé de mutualiser le travail cartographique avec la police qui a des besoins similaires.

Lorsqu'une alerte est donnée au centre d'appel unique de la BSPP, les pompiers prenant les appels déclenchent les interventions et affectent les moyens appropriés selon ces procédures pré-établies. Le SIG permet de repérer les lieux de sinistre (voire de déclencher des plans particuliers si le lieu est une usine classée Seveso par exemple) et d'éviter les doublons en cas d'appels multiples.

Le numéro de l'appelant est toujours démasqué mais il n'est pas couplé à des annuaires. Philippe Storaci constate : « Si nous traçons les appels afin de traiter a posteriori les appels abusifs, la majorité des appels provenant de téléphones mobiles, l'adresse de l'abonné ne nous donne rien ». Par contre, les appels comme tous les ordres et rapports d'intervention sont tous enregistrés numériquement afin de permettre une enquête a posteriori en cas de besoin. Une mémorisation d'appels de malades ayant des besoins récurrents est envisagée à terme. Lorsque le projet aboutira, le simple appel de ce malade repéré déclenchera l'accès par les médecins de la BSPP à une fiche médicale redonnant la situation clinique du malade concerné.

Une affectation en fonction de la proximité des équipes

Lorsqu'un plan d'intervention est lancé, l'algorithme d'Adagio traite les propositions d'affectation de moyens selon plusieurs critères, le premier étant la proximité entre le moyen donné et le sinistre à traiter. « L'appel doit être traité en une minute et le premier véhicule d'intervention doit ensuite arriver sur place dans les dix minutes » indique Philippe Storaci. Adagio déclenche l'alerte dans la caserne appropriée qui reçoit son ordre d'intervention sur son imprimante. Le véhicule d'intervention dispose donc des instructions utiles en format papier. Si le véhicule était en train de revenir d'une intervention, la caserne lui transmet ses ordres par la radio de bord.

Les équipes sur le terrain n'ont pas d'accès direct en mobilité au système. En cas de besoin, elles transmettent leurs demandes par radio à leur caserne qui, elle, fera le nécessaire sur Adagio, par exemple pour envoyer des renforts. Enfin, Adagio sert aussi à la rédaction du rapport final d'intervention.

Crédit photo : D.R.