La Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) opère ses missions sur l'ensemble de l'ancien département de la Seine, c'est à dire les actuels départements de Paris et de la petite couronne, soit 7 millions d'habitants. Le plus grand corps de pompiers d'Europe assure la sécurité des personnes et des biens en réalisant près de 500 000 interventions par an après avoir reçu et traité 1 500 000 appels.

Pour gérer ses interventions, elle disposait d'un outil métier baptisé Syntia qui tennait compte de ses moyens opérationnels et des demandes. Très spécifique, celui-ci a été entièrement redéveloppé et répond au doux nom d'Adagio. Il permet aujourd'hui d'assurer un reporting auprès du commandement.

« Notre ancien outil, bâti autour d'une architecture Informix/Unix, avait été réalisé par une entreprise tierce et était obsolète techniquement sans oublier qu'il n'était plus assez évolutif pour couvrir nos nouveaux besoins, disposait d'une IHM non-graphique, etc. » se souvient le Lieutenant-Colonel Philippe Storaci, directeur des systèmes d'information et de télécommunication de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris. L'un des points les plus problématiques était l'impossibilité de définir de nouveaux plans de secours sans modifier le code lui-même. Or il est souvent nécessaire de créer ou modifier de tels plans pour s'adapter à un nouveau type d'industrie ou de risque ou bien encore pour simplement prendre en compte une nouvelle réglementation.

Un paramétrage plus souple et un développement interne

L'un des apports majeurs du nouvel outil, baptisé Adagio (Application de Diffusion de l'Alerte et de Gestion Informatisée des Opérations), a donc été la possibilité pour l'utilisateur au niveau de droits adapté de définir de nouveaux plans par simple paramétrage. Il est issu d'un travail de développement spécifique réalisé en interne.

En 2002, la BSPP a débuté une étude d'opportunité et une collecte des besoins métier. Le développement proprement dit n'a débuté qu'en 2006. La DSI a totalement piloté le projet. Philippe Storaci explique : « la centaine de militaires du rang et de sous-officiers du Services Télécommunications et Informatique (STI) sont tous issus du terrain. Ils connaissent donc parfaitement les métiers puisqu'ils les ont pratiqués durant plusieurs années avant de se spécialiser dans l'informatique. Budgétairement, le choix du développement interne se justifie aisément, surtout si l'on prend en compte non seulement les coûts de développement mais aussi les coûts de maintenance, de déploiement et surtout de non-réactivité en lien avec les procédures de marchés publics. Et puis il est difficile pour nous d'assumer le risque de la disparition commerciale d'un produit ou de son éditeur. »

Du client-serveur en technologies Microsoft

Du point de vue technique, la BSPP a fait le choix de la continuité. L'infrastructure étant totalement en technologies Microsoft et les compétences sur celles-ci étant présentes, le logiciel a été développé en C# avec SQLServer. « Nous avons jugé que nous aurions ainsi de meilleures garanties de compatibilité » souligne Philippe Storaci. L'architecture adoptée est de type client riche-serveur, plus simple et résistante aux incidents.

Les serveurs sont situés sur deux sites distants. Au sein de chaque site, un équilibrage de charge est réalisé entre serveurs mais, par contre, un seul site est opérationnel à la fois, le second servant de secours.