La Sillicon Valley doit prendre sa part dans le sauvetage de la planète. C'est le message qu'Al Gore, l'ancien vice-président des Etats-Unis et candidat malheureux à la Maison Blanche, a fait passer aux industriels californiens dans le cadre de son combat contre le réchauffement climatique. Le quatrième rapport de l'ONU sur le changement climatique, publié vendredi, fait du réchauffement une certitude, a expliqué Al Gore aux représentants des industries californiennes. Selon le document, c'est l'activité humaine - notamment l'exploitation des énergies fossiles - qui est la première cause du réchauffement global. L'ancien vice-président de Bill Clinton a imploré ses 1500 spectateurs de mettre en commun leur savoir pour promouvoir des technologies vertes engendrant une pollution moindre et susceptibles d'inverser les incidences sur les changements climatiques : « le monde fait face à un défi sans précédent, et la Sillicon Valley peut apporter une contribution inédite pour y répondre, a expliqué Al Gore. Vous pouvez décider de l'orientation que vous allez prendre et changer ainsi le futur de la civilisation ». Les entreprises IT ont commencé à montrer, récemment, un certain intérêt pour une production plus respectueuse de l'environnement, en fabricant notamment des processeurs dégageant moins de chaleur, en gérant mieux la consommation électrique dans les data centers, ou en mettant l'accent sur le recyclage par exemple. Mais selon Al Gore, il leur faut faire plus encore. La Silicon Valley promet des réponses innovantes L'auteur d'Une vérité qui dérange s'en est alors pris à l'administration Bush, coupable d'avoir rompu avec le protocole de Kyoto. A l'issue de la remise du rapport, la Maison Blanche a certes reconnu l'influence de l'homme sur les bouleversements climatiques, mais a réitéré sa volonté de ne pas imposer de réduction d'émission de gaz à effet de serre aux Etats-Unis : « ce n'est pas comme si le lobby pétrolier avait trop d'influence à la Maison Blanche. Le problème c'est que le lobby pétrolier c'est la Maison Blanche », a asséné Al Gore. Il a, par ailleurs, jugé non éthique la stratégie mise en place par les compagnies pétrolières consistant à verser 10 000$ pour chaque rapport scientifique qui nierait le potentiel nocif du changement climatique. L'auditoire d'Al Gore, pressenti pour le prix Nobel de la paix, a semblé convaincu par les arguments avancés. « Nous devons nous organiser et nous mobiliser pour que la Silicon Valley puisse continuer à produire le type d'innovations qui nous a rendus célèbres », a résumé Russell Hancock, le PDG de Joint Venture Sillicon Valley Network, qui accueillait l'événement. Même son de cloche du côté du fabricant de puces Cypress Semiconductor, initiateur d'une start-up (SunPower) qui conçoit des systèmes fonctionnant à l'énergie solaire : « la Sillicon Valley est un centre d'innovation technologique unique, explique Eric Benhamou, le président de Cypress, nous avons les meilleures universités capables de relever le défi de la protection du climat ». Titre de l'encadré:Sur le même sujet